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Le bikini n’est plus mini dans le beach-volley

La Brésilienne Larissa Franca

La Brésilienne Larissa Franca - -

Sport olympique, le beach-volley voit sa réglementation évoluer. Cet été, les joueuses pourront porter des shorts plus longs. Une mesure pour ne pas heurter les consciences religieuses et culturelles, selon la Fédération internationale.

C’est l’un des tubes des étés olympiques depuis Atlanta, en 1996. Avec une recette simple au départ : des joueuses à la plastique parfaite qui s’affrontent sous un chaud soleil et les pieds dans le sable. Seize ans après son intégration aux Jeux Olympiques, le beach-volley féminin est aujourd’hui en quelque sorte victime de son succès. Devant l’afflux de nouvelles nations souhaitant défendre leurs chances, la Fédération internationale de volley-ball (FIVB) a pris la décision de modifier son règlement. Les fameux mini-bikinis qui ont fait la réputation de ce sport en attirant l’œil du grand public ne seront plus l’attribut incontournable des beach-volleyeuses cet été à Londres

Pour satisfaire « aux conditions culturelles et religieuses », la FIVB a décidé d’autoriser un allongement des tenues. Les shorts pourront descendre jusqu’à trois centimètres au-dessus du genou. Pour Anny Courtade, la présidente des doubles championnes d’Europe de volley du RC Cannes (2003, 2005), cette modification n’est pas une bonne chose pour le développement de la discipline. « Je trouve que c’est nul, regrette-t-elle. Ce qui fait aussi l'élégance du beach-volley, c'est un tout, avec la chaleur, le sable, le maillot... Parce que ça ne gâche rien à leur talent que ce soit sexy et beau à voir. Et puis, elles ont toutes des beaux corps et sont toutes très bronzées. »

Courtade : « C’est débile »

Les Cannoises, qui ont perdu le week-end dernier en finale de la Ligue des champions face à Fenerbahçe, ont elles aussi joué la carte du sexy avec des calendriers très remarqués. « C'est parce que le sport féminin est moins médiatisé qu'on est obligées de montrer les atouts de la féminité en plus du talent, explique Anny Courtade. Sinon, on n'est pas reconnues. On parle de nous quand on sort notre calendrier mais après, c'est silence radio ! Là, dans le beach-volley, vous verrez d'ailleurs que l'attention baissera et qu'il y aura moins de public. »

Une prémonition qui inquiète la présidente du RC Cannes, par ailleurs dirigeante de la centrale d'achat régionale de Leclerc dans le Sud-Est. « Viendra un moment où elles n'auront plus le droit de porter un bikini ou des maillots brésiliens, pressent-elle. Mais le jour où on me dira : ‘‘vos filles vont jouer en Egypte et elles se mettront en tchador’’, on n’ira pas, c'est clair ! C'est fait pour ne pas heurter les consciences religieuses et cultuelles, mais c'est débile. » Le sujet dépasse largement les plages et les salles où les volleyeuses se défient…

LP avec CG