
Les Bleus ont explosé

Philippe Blain - -
Elles semblent bien loin les promesses d’un Euro 2009 conclu dans l’allégresse d’une médaille d’argent. L’équipe de France aura bu le calice jusqu’à la lie lors d’une campagne italienne entamée au galop et achevée dans la débâcle. Earvin Ngapeth, exclu du groupe « en raison de l’altercation dans le vestiaire après France-Japon » selon un communiqué publié par la fédération française mercredi, illustre l’incapacité du staff à contrôler un groupe au bord de l’implosion. Le sélectionneur Philippe Blain reconnaît son échec dans la gestion des hommes. « Quand l’incident s’est produit, on a d’abord pensé à notre troisième tour en se disant qu’on règlerait le problème à la fin de la compétition. On aurait certainement dû le faire avant. » L’absence de rotation, la mise en concurrence de deux joueurs au poste de libero qui nécessite confiance et repères, à la manière d’un gardien au football et la titularisation d’un Antiga hors de forme sont autant de choix qui ont plombé l’ambiance du vestiaire.
La blessure de Rouzier
Père d’Earvin et entraîneur de haut niveau à Tours, Eric Ngapeth avoue son incompréhension : « Cette équipe de France a été au bout de ses moyens par rapport à la rotation qui a été mise en place. Samica, l’artisan de la médaille d’argent à l’Euro, n’a quasiment pas mis le pied sur le terrain. On a zappé un mec comme ça ! » Outre le clash Ngapeth, le match France-Japon aura également privé l’équipe de France de son seul « pointu » ou attaquant de pointe, Antonin Rouzier. Meilleur marqueur de l’équipe de France jusqu’alors avec 17 points de moyenne par match, sa blessure à la cheville a totalement déréglé une équipe privée de solution de rechange. Pour Gérard Castan, le manager de l’équipe de France, c’est même l’évènement décisif qui a précipité la chute d’une équipe jusque-là séduisante. Il reste aux Bleus l’anonymat des matchs de classement pour tenter de redorer un blason bien terne.