RMC Sport

Ligue A féminine: Terville-Florange, l'heure de la structuration pour un Petit Poucet ambitieux

placeholder video
Après le promu Levallois et Béziers, RMC Sport poursuit son tour de France des clubs de Ligue A féminine avec l’équipe de Terville-Florange (TFOC). Après deux grandes saisons, le club mosellan est à la croisée des chemins: développer ses structures pour continuer à avancer sportivement. Le coach du TFOC Romain Pitou établit son plan de batailles pour la saison, et les suivantes.

La préparation

"Elle a été catastrophique, en sourit presque le technicien mosellan. Mais bon, c’est un petit peu comme tous les clubs avec des championnats du monde qui se terminent le week-end précédent l’ouverture de la LAF. La dernière arrivée, la semaine dernière, est notre centrale canadienne Alicia Ogoms. Et à cela, j’ajoute deux épisodes Covid et des petites blessures, Jusqu’en début de semaine, nous n’avions fait aucun entraînement avec tout l’effectif!"

Le développement du club

"On structure le club en investissant sur des hommes et femmes, notamment dans les bureaux, et on développe le club et la salle avec notamment un écran géant. Un nouveau statisticien arrive aussi et le staff médical change. Le club auto-finance tout, ce n’est pas la municipalité, et ce qu’on investit en dehors du terrain, il ne le sera pas sur les joueuses. Mais ce n’est pas un regret. D’abord c’est le développement et la structuration du club, et on repartira sur un nouveau projet axé sur la formation de deux-trois ans grâce à notre centre de formation rouvert au début des années 2020. Nous allons commencer à récolter ce travail formateur."

Le groupe

"Après notre quatrième place en saison régulière et une demi-finale contre le futur champion, Le Cannet, on part cette année sur un nouveau projet. Les résultats des deux dernières saisons sont ceux de tout un groupe que nous avions réussi à conserver. Là, on change beaucoup de choses et ce n’est pas mon choix.

Des joueuses ont pris de la valeur grâce à ces deux bonnes saisons et le TFOC ne pouvait pas s’aligner financièrement. Le TFOC est sur un territoire mosellan qui fait que nous n’aurons pas les sponsors de grands clubs ou de grandes métropoles. On sait qu’on n’arrivera pas au million de budget mais on va se rattraper sur d’autres dossiers. Donc, qui dit nouveau projet, dit aussi année de transition."

Alohi Robins-Hardy, le pari

"Le choix de cette passeuse hawaïenne est clairement un pari car elle n’a pas joué ces deux dernières saisons. Mais elle ne nous déçoit pas depuis son arrivée car on retrouve les qualités que nous avions entraperçues. Ce choix est aussi une conséquence de notre budget. On ne peut pas s’aligner sur certains gros tarifs de volleyeuses déjà en France. On a cherché et on a trouvé Alohi qui a fait un effort financier pour venir chez nous. Ce sera à nous, le staff, de lui montrer le sérieux de notre travail et démontrer qu’il vaut mieux rester un an ou deux pour mieux rebondir ailleurs. La centrale canadienne Alicia Ogoms, qui a joué en Italie et en Pologne, est dans ce cas. On sait que pour elles, nous sommes une étape, et il n’y a aucune aigreur ou regret dans mes paroles. La pointue américaine Taylor Mims a explosé au TFOC pour partir à Nantes. On sait que Alohi peut jouer, elle l’a démontré lors des matchs amicaux, même si Barbora Kosekova devrait débuter la saison en numéro 1 grâce à son expérience. Mais je pense qu’on ne s’est pas trompé avec Alohi."

Les objectifs

"Malgré une année de transition, l’objectif reste la qualification en playoffs. Après, on sait qu’on devrait être dans la deuxième moitié du Top 8 qualificatif pour ces phases finales. On arrive avec moins de certitudes que la saison dernière. Le point de confiance, de certitudes de notre jeu et notre système, arrivera beaucoup plus tard dans la saison.

Avant de faire confiance au système mis en place par le staff, les joueuses doivent se faire confiance entre elles, se connaître et affiner leurs relations techniques. Or sur nos huit recrues, sept découvrent la LAF et deux ont quitté leur pays pour la première fois. Forcément, il y aura un gros temps d’adaptation."

La coupe d'Europe

"On va la prendre cet CEV Cup comme une parenthèse enchantée. Il n’y aura pas de grosse pression. J’aimerais bien qu’on passe deux tours mais lors du deuxième tour, on devrait affronter un club turc. Et là, financièrement, il y a un univers d’écart entre eux et le TFOC. Au premier tour, c’est jouable contre les Tchèques d’Olomouc."

Les favorites

"Le Cannet a les moyens de ses ambitions avec un groupe de quatorze joueuses, contre dix pour le TFOC. Dans le top 3, je rajouterai Mulhouse et Nantes. Béziers ne devrait pas être très loin. Après, il faudra faire attention à tout le monde… et nous avons été le meilleur exemple, la saison dernière."

Morgan Besa