Mondiaux de volley: "On y est presque", Amandha Sylves fait le bilan après l’élimination des Bleues en quarts

Amandha Sylves, quelle est votre première réaction après cette défaite en quarts de finale synonyme de fin de l'aventure en Thaïlande?
J'ai envie de dire que je ressens de la fierté car on est allé aussi loin qu'on ait pu et le Brésil a joué un match exceptionnel, elles ont vraiment très très bien joué. C'était juste historique ce qu'on a fait, inimaginable. Donc franchement je sors de cette compétition sans regret, vraiment.
Sur ce quart de finale, vous avez réussi à accrocher le Brésil dans les deux premiers sets (27-25, 33-31) mais cela n’a pas suffi…
Je trouve que le Brésil a joué un jeu qu'on n’attendait absolument pas. Elles n’ont pas fait du tout ce qu'on avait vu à la vidéo, et c'est à ce moment-là qu'on voit les top équipes capables de prendre des informations et de savoir les adapter en fonction des différentes équipes. Si elles avaient joué le même jeu qu'elles avaient proposé les deux matches précédents, on ne peut pas savoir quelle aurait été la tournure du match mais ça n’aura pas forcément été un 3-0… C’est là qu’on voit ce que les meilleures équipes au monde sont capables de faire, et c’est ce qu’on veut être. Elles nous ont montré dans quel secteur il faut qu'on avance. Le Brésil a délivré un jeu magnifique et on ne peut pas dire que c'est notre faute. Ce n’est même plus nous qui devions avoir peur, c'est elle, car une équipe comme la nôtre qui approche le Brésil, c'est vraiment inimaginable. Nous on n'a pas su s'adapter car on ne s'y attendait vraiment pas.
Est-ce qu'il n'y a pas un regret tout de même de ne pas avoir réussi à leur prendre un set et de terminer cette aventure sur un score de 3-0?
On ne s'y attendait pas, on pensait qu'on allait peut-être prendre une revanche ou encore faire un 3-2, mais c'est le Brésil! Franchement, de mon côté, je pars avec zéro regret car je me dis que j'ai vraiment tout donné pour cette équipe cet été. Je suis fière d’avoir été jusque-là.
Et ces Championnats du Monde en Thaïlande n’était qu’une première étape sur votre parcours qui ne fait que commencer…
On n'en s’attendait vraiment pas à aller jusqu'en quart de finale et je pense qu'il n'y a pas beaucoup qui ont cru. Mais nous on y a cru jusqu'au bout et on arrive à un stade où on prend du plaisir parce qu’on n'avait rien à perdre. J'espère vraiment que c'est le début, que maintenant les grosses équipes savent que la France aussi peut faire partie des top équipes. Battre la Chine en huitièmes, ça nous a tous surpris, le cinquième mondial surtout 3-1, donc prendre beaucoup de points au ranking mondial, c'était incroyable et c'est aussi notre objectif pour les Jeux 2028. Savoir qu'on y est presque, c'est un peu une satisfaction de tous les étés sacrifiés à ne pas voir sa famille, franchement, on est contentes.
Avez-vous eu des retours depuis la France avec votre parcours?
J'ai eu des messages de la France, mais surtout de mon île, la Guadeloupe. Il y avait 11 heures de décalage horaire, ils se réveillaient à 6 heures du matin pour voir mes matchs, ça m’a touché énormément. J’ai vu qu’il y avait beaucoup de supporters derrière nous. Notre quart de finale a été diffusé sur la TNT, peut-être que ça a fait changer les choses, le fait d'avoir accompli quelque chose d'historique, on espère qu'on aura plus de gens à nous suivre, plus de supporters. Ça nous ferait vraiment plaisir d’être autant supportées que les mecs.
Maintenant vous allez quitter la Thaïlande et cette aventure avec l’équipe de France. Avez-vous hâte déjà hâte de revenir en Bleu?
Pour l'instant, on va parler de mes vacances. Déjà, je vais retourner chez moi pour me ressourcer un peu, retrouver ma famille, mes amis. Après, c'est sûr qu'il y a la saison au club (Pallavalo Pinerolo, en Italie) où j'espère performer encore plus, devenir encore plus forte. Et après, effectivement, hâte de retrouver cette équipe de France, comment chacune va progresser.
Tout ça est prometteur pour les Jeux Olympiques 2028 de Los Angeles…
Oui, c'est notre objectif. On le garde bien en tête, on y est presque. Les douze meilleures équipes mondiales seront qualifiées, là on est treizièmes, ce n'était pas ça il y a quatre ans, vraiment pas. On y est presque et c'est ça qui compte.