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Volley (F): la capitaine des Bleues veut "rester sur le bon mood" contre la Croatie

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L’équipe de France féminine de volleyball affronte la Croatie, ce jeudi à Orléans (20h) en demi-finale du Final Four de la Golden League européenne. La capitaine des Bleues Héléna Cazaute revient pour RMC Sport sur le sans-faute lors de la phase de poule et analyse ce match capital pour l’avenir des Françaises contre les Croates.

Héléna, invaincues en phase de groupes, les Bleues affrontent la Croatie ce jeudi, que vous aviez battue en huitième de finale de l’Euro 2021 au tie-break. Quelles sont les clés du match?

"Ce sera un très gros match face à une équipe complète. Comme les Croates sont très bonnes en réception, il faudra avant tout bien servir pour essayer de déstabiliser leur réception et enrayer leurs attaques. Elles sont bien équilibrées devant, sans grandes stars. Le danger viendra de tous les côtés. Alors, nous restons sur le même état d’esprit depuis l’Euro 2021, le bon mood et la même énergie que lors de la phase de groupes."

Quatre matchs et quatre victoires lors des poules. A quoi attribuez-vous ce sans faute?

L’objectif est rempli avec cette qualification pour le Final Four. On sent qu’on progresse année après année. On évolue et le travail commence à payer. Malgré une préparation moins importante que pour l’Euro 2021 l’an dernier, on est sur une bonne dynamique. On a récupéré notre passeuse Nina Stojiljkovic assez tardivement après son titre de championne de France. Mais on a pu retrouver nos connexions en attaque même s’il y a encore des choses à travailler. L’été sera encore long avec peut-être la Challenger Cup promise au vainqueur de ce Final Four. Mais avant, la Croatie sera un adversaire plus coriace que l’Espagne et la Bosnie. On va pouvoir se jauger.

Lors du match en Bosnie-Herzégovine vous avez renversé vos adversaires après avoir été menées un set à zéro dans un environnement hostile. Cette réaction prouve que vous avez franchi un palier?

Toutes nos victoires ont été importantes mais ce succès en Bosnie est marquant, en effet. On a très mal commencé avec des fautes bêtes, des erreurs de placements et beaucoup d’inattention. Il y quelques années, ce départ nous aurait coûté le match car on aurait lâché. Mais là, on perd ce premier set mais dans nos têtes, dès l’entame de la deuxième manche, on a fait un reset. On s’est réinitialisées et on s’est dit que le match commençait pour nous au deuxième set. Et ça, c’est nouveau. On voit qu’on a bien progressé mentalement et on a réussi à inverser la tendance et gagner 3-1. Sincèrement, il y a quelques années on aurait pris 3-0 et nous serions rentrées à la maison.

Le public d’Orléans aura aussi son rôle?

On avait à coeur de rentrer en France et jouer devant notre public. On a hâte d’y être car l’été dernier contre les Pays-Bas, ils ont été formidables. Ils nous ont poussé et bien soutenu dans la difficulté. Ils devront encore nous pousser dans ce Final Four. C’est une des premières grandes compétitions que nous jouons devant notre public.

Comme Lucile Gicquel et Amandha Sylves, vous évoluez à l’étranger. Vous jouez en Italie, à Chieri près de Turin. N'est-ce pas la meilleure solution pour les Françaises de passer un cap et, ainsi, faire progresser toute l’équipe de France?

Oui, on a toutes pris une certaine dimension à l’étranger. C’est plus gaillard qu’en France ! On joue contre de grandes joueuses avec une dimension physique, technique et athlétique supérieure. On doit donc trouver d’autres solutions pour gagner et on en fait profiter les Bleues quand on revient. A son retour de son club de Firenze, on a vu qu'Amandha Sylves a évolué techniquement et mentalement. Mais sans jouer en Italie, les filles de l’IFVB (Institut Fédéral du VolleyBall qui évolue en Ligue A féminine) progressent ensemble toute l’année sous l’égide du sélectionneur Emile Rousseaux qui est leur coach en club. Toutes les joueuses jouent plus dans leur club en Ligue A et ont gagné en confiance, dans leur jeu et dans leur tête, et ça participe à la progression du groupe France.

L’équipe de France féminine est à deux marches de prendre une nouvelle dimension ?

Oui c’est notre objectif. Toutefois, encore certains clubs font plus jouer les étrangères que les Françaises. Ça fait un peu mal ! Si on mettait un quota plus élevé de Françaises sur le terrain en Ligue A cela rendrait l’équipe de France encore plus performante. L’équipe de France est sur la bonne voie mais on ne va pas s’arrêter là. Notre objectif est de performer pour les Jeux olympiques 2024 à Paris avec ce même état d’esprit.

Morgan Besa