Affaire Calvin: Le président de la Fédération d'athlétisme invite l’athlète à s’exprimer

Clémence Calvin - AFP
C'est par un tweet qu'André Girault a appris la supposée affaire de soustraction de contrôle anti-dopage de Clémence Calvin. Il n'a pas réussi à l'avoir directement (elle est toujours au Maroc et "injoignable"). Mais il a pu échanger avec son compagnon et entraîneur Samir Dahmani. Celui-ci aurait dit qu'il n’y avait pas eu "d'événement sur ce contrôle inopiné" mais le dirigeant indique ne pas avoir d'informations précises sur ce qu'il s'est passé. (Il l'a contacté avant le dernier papier sorti dans Le Monde parlant d'un échange physique entre Dahmani et un contrôleur).
"Son silence fait qu'on n’arrive pas à savoir ce qu'il s'est passé"
Le président de la FFA appelle son athlète à s'exprimer car "son silence fait qu'on n’arrive pas à savoir ce qu'il s'est passé". Sur les différents événements (son record de France du 5km qu'elle n'a pas fait homologuer par un contrôle antidopage possible jusqu'à 72h après une course et sur son lieu d'entrainement) qui peuvent semer le doute, le dirigeant répond précisément.
"Le record du 5km n’était pas non plus extraordinaire"
"Le record du 5km n’était pas non plus un record extraordinaire pour la simple raison que c’est la première année que le 5km sur route est reconnu et que c’était une des rares filles à avoir couru 5km, d’ailleurs dans un temps qui est bon mais qui n’est pas excellent, précise-t-il. Donc on peut comprendre que le chrono qu’elle a réalisé ce jour-là ne soit pas un chrono intéressant et que ça vaille une publicité énorme. Sur sa progression, Clémence a toujours eu de très bons résultats depuis les cadettes.
Elle a remporté tous les titres du demi-fond en cadettes, juniors, espoirs, seniors, elle a été vice-championne d’Europe (du 10 000m en 2014, du marathon en 2018). Lors de sa médaille d’argent en 2014, là encore elle a signé un bon temps mais ce n’était pas le record de France. Donc rien ne laisse supposer que le chrono réalisé à Berlin (2h26’28’’ lors du marathon des Championnats d’Europe, 2e) serait au-dessus de ses possibilités. Elle est en dessous du record de France du marathon de Christelle Daunay (2h24’22’’) et ce n’est pas un chrono qui lui permettrait de monter sur un podium olympique."
Ifrane, "un endroit pas très prisé par la Fédération"
Il évoque également le choix d'entrainement, la ville d'Ifrane, reconnue comme peu fréquentable pour des athlètes. "On sait qu’il y a un problème de dopage qui circule sur ce site d’Ifrane, confie-t-il. C’est un endroit qui n’est pas très prisé par la Fédération. Mais là, il s’agissait d’un stage privé - qui n’est pas financé par la Fédération - dans un lieu choisi par l’athlète et son entraîneur en accord avec le référent national. On ne peut pas empêcher dans un sport individuel un athlète de préparer une échéance comme le marathon dans les conditions qu’il souhaite. Mais on aurait préféré qu’elle aille s’entraîner ailleurs qu’à Ifrane."
Sa participation au marathon de Paris dépend de l'AFLD
Sur le marathon de Paris où elle est alignée et sur lequel son avocat assure qu’elle prendra le départ, André Girault précise que la FFA n’aura pas le dernier mot. "Si l’AFLD clarifie la situation avant, c’est-à-dire s’il s’avère qu’il n’y a pas eu de gros problème, je ne vois pas pourquoi elle n’y participerait pas, explique-t-il. Par contre, si l’AFLD, qui connaît le dossier, nous informe d’un problème de faute grave, c’est-à-dire le refus d’un contrôle, il est évident qu’il faut qu’il y ait des mesures qui soient prises pour ne pas qu’elle participe. Ça ne dépend de nous mais de l’AFLD."
Il ajoute: "dans le doute avec ce silence, ces suspicions je ne vois pas comment une athlète qui s'est préparée pourrait être en mesure de s'aligner dans de bonnes conditions sur la ligne de départ avec une telle affaire. La balle est dans son camp. (S’il n’y a rien de nouveau sur cette affaire) A titre personnel, je lui déconseillerai d'y aller."