RMC Sport

Athlète de l’année: Kevin Mayer pas couronné, malgré son record du monde

placeholder video
Recordman du monde du décathlon depuis le Décastar de Talence en septembre dernier, Kevin Mayer a vu le titre d'athlète de l’année remis par la Fédération internationale d’athlétisme lui échapper ce mardi. Un sacre qui revient au recordman du marathon Eliud Kipchoge, malgré une année incroyable de la part du Français.

Il aura donc fallu passer par une énorme claque pour achever un véritable chef d’œuvre et s’envoler vers les sommets. En août dernier, Kevin Mayer arrivait à Berlin en archi favori pour le titre européen sur le décathlon. Après un énorme 100m, le Français échouait à la longueur, avec trois essais mordus et un zéro pointé, qui enterrait ses chances de podium. Dans la foulée, il préférait renoncer. Pour cheminer petit à petit vers un objectif encore plus grand.

La claque des championnats d'Europe

C’est de cette énorme déception qu’est né l’aboutissement de sa saison. De sa carrière. Le 16 septembre dernier, l’athlète de 26 ans achevait un week-end inouï à Talence, lors du Décastar. Une compétition transformée en pure quête du record du monde du décathlon, détenu depuis 2015 par Ashton Eaton, l’idole, le maître qui avait su résister aux assauts de son successeur lors du décathlon olympique de Rio pour laisser le Français en argent. En l’adoubant déjà comme la relève assurée.

"Il m'a dit 'I love you', racontera Kevin Mayer après le 1.500m brésilien. Il m'a dit que c'était bien ce que j'avais fait. Je lui ai dit que lui, c'était mon exemple. Et que je n'hésiterais pas à essayer de le battre. C'est beau d'avoir un ambassadeur de notre discipline aussi charismatique." Performances et charisme, tout ce dont a hérité le Français.

Le chef d'oeuvre de Talence

Il l’aura donc prouvé en septembre dernier, sur les antennes de RMC Sport, en enchaînant les records personnels et performances de très haut niveau, devant un public qui lui était tout acquis. Une fois toutes les épreuves jugées à risque (qui sous-entendait un possible zéro pointé) passées, il suffisait presque de dérouler, de miser sur cette forme qui aurait déjà dû permettre au champion du monde de briller à Berlin.

10’’55 sur le 100m, 7,80m à la longueur, 16m au poids, 2,05m à la hauteur, 48’’42 sur le 400m, 13’’75 au 110m haies, 50,54m au disque, 5,45m à la perche, 71,90m au javelot et 4’36’’11 sur un 1.500m qui aura tant fait souffrir cet organisme meurtri par deux jours d’épreuves. Pour un total de 9.126 points, nouveau record du monde (Ashton Eaton l’avait laissé à 9.045 points). Un record que tous lui promettaient depuis Rio et dont l’assurance avait fini par agacer le champion.

>>> Cliquez ici pour vous abonner à RMC Sport

Déjà de nouveaux objectifs en tête

Ne restait donc qu’à parachever cet exploit d’un sacre en fin de saison. L’IAAF n'a finalement pas couronné Kevin Mayer, lui préférant le recordman du marathon Eliud Kipchoge (qui avait établi son record le même jour que Mayer!). Fin octobre, il héritait toutefois du statut d’athlète européen de l’année. "Ce serait un honneur, un plaisir en plus mais ce serait optionnel", confiait le décathlète sur RMC Sport lundi soir. Avec déjà de nouveaux objectifs en tête. "Avoir vu à quel point j’avais progressé me donne envie d’encore plus progresser et d’aller chercher encore plus loin", poursuivait-il. En ligne de mire, Tokyo 2020. 

A.Bouchery