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Athlétisme: Semenya devant le TAS pour contester le nouveau règlement

Caster Semenya est arrivée au Tribunal arbitral du sport.

Caster Semenya est arrivée au Tribunal arbitral du sport. - AFP

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a commencé lundi à Lausanne à examiner le recours de la Sud-Africaine Caster Semenya contre le nouveau règlement imposé par l'IAAF aux athlètes féminines produisant naturellement beaucoup de testostérone.

Ce lundi s'ouvre devant le TAS une affaire qui pourrait marquer l'histoire de l'athlétisme. Pour la première fois, un règlement imposerait aux athlètes féminines produisant naturellement beaucoup de testostérone, comme c'est le cas de l'athlète sud-africaine Caster Semenya, de faire baisser ce taux (inférieur à 5nmol / litre de sang) avec des médicaments pour participer à des épreuves internationales. Une sorte de dopage inversé. 

Cette mesure concerne les femmes disputant des courses allant de 400 mètres au mile (1609m). Les lancers ou autres épreuves ne font pas parti. La mise en application devait intervenir le 1er Novembre 2018 mais l’IAAF, devant le recours de Semenya, a repoussé la date à mars 2019, qui correspond à la décision à venir du TAS.

"Dieu a déjà préparé le chemin, il est juste en train de vous préparer"

Le patron de l'IAAF - la fédération internationale d'athlétisme - Sebastian Coe a qualifié l'examen de ce recours devant le TAS comme "très très important pour l'équité des compétitions". "Les règlements que nous introduisons sont là pour protéger le caractère sacré d'une concurrence loyale et ouverte", a-t-il ajouté. 

Ce lundi, la triple championne du monde et double championne olympique du 800m est entrée dans le bâtiment du Tribunal sans un mot mais en faisant le V de la victoire avec ses doigts. Quelques heures plus tôt, elle avait publiée un post sur Twitter sans équivoque: "Dieu a déjà préparé le chemin. Il est juste en train de vous préparer" a-t-elle écrit.

Pourquoi l’IAAF a pris une telle mesure?

Selon un rapport, les athlètes hyper-androgènes sont avantagés dans plusieurs épreuves à cause de la production de testostérone en excès. Les différences de développement sexuel (DSD) sont un facteur favorisant la performance sur les distances mêlant vitesse et résistance. L’IAAF justifiant cette décision pour "garantir une compétition juste et pertinente au sein de la catégorie féminine". Une décision votée à la quasi-unanimité.

Le TAS examine le recours de Semenya. L’audience doit durer 5 jours. La décision est attendue avant la fin du mois de mars. Le gouvernement sud-africain a apporté officiellement son soutien à l’athlète, porte drapeau du pays aux Jeux de Londres en 2012.

Les avocats de Semenya montent au créneau

Dans un communiqué de presse publié ce lundi, les avocats de Caster Semenya estiment que la divulgation par l'IAAF de ses témoins experts a enfreint l'accord de confidentialité, une tentative "d'influencer l'opinion publique" selon eux. Le TAS a autorisé la championne à répondre publiquement et à dévoiler le nom des experts apportant leur soutien à la Sud-Africaine. Cette information devrait être dévoilée mardi.

C.P. avec A. V. et AFP