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Athlétisme: un trio avec Baala pour recadrer l’équipe de France avant les JO

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Dans une Fédération française d’athlétisme affaiblie par les affaires de dopage et les mauvais résultats sportifs - et donc le Directeur technique national Patrice Gergès - le comité directeur, qui se réunit ce vendredi 22 novembre, devrait voter une nouvelle organisation dans laquelle la position du trio Mehdi Baala, Romain Barras et Laurence Bily sera renforcée pour encadrer les Bleus.

La Fédération française d'athlétisme (FFA) s’apprête à vivre un changement dans la continuité. Après les mauvais résultats de l’équipe de France aux derniers championnats du Monde de Doha (deux médailles et seulement six finalistes), qui plus est à seulement dix mois des Jeux olympiques de Tokyo, le président André Giraud et le Directeur technique national Patrice Gergès veulent resserrer les mailles autour de la vingtaine d’athlètes à "fort potentiel olympique" comme Kévin Mayer, Pascal Martinot-Lagarde ou Djilali Bedrani.

Cela signifie concrètement un contrôle des lieux de stage, des encadrements (certains entourages, comme celui de Pierre-Ambroise Bosse, étant montrés du doigt) et un suivi quasi quotidien de ces athlètes.

Baala aux détracteurs: "Ma vie, c’est l’athlétisme"

Pour ce faire, les rôles de Mehdi Baala, Romain Barras et Laurence Bily vont être renforcés. L’ancien patron du 1.500 mètres français, déjà à la FFA depuis près de quatre ans, sera confirmé à son poste de directeur des équipes de France, malgré les critiques de certains médias sur sa supposée inaction ces dernières semaines. "Je suis conscient que de ne pas parler peut faire fantasmer. Je suis discret mais je connais la force de mon travail", appuie Mehdi Baala.

En plus de rester très proches des athlètes en cas de coup dur, il coordonne la logistique pour toutes les équipes de France. "C’est fastidieux. Sur les 28 derniers jours, je n’ai vu mes enfants que deux jours. Ma vie, c’est l’athlétisme". À ses côtés, l'ex-décathlonien Romain Barras sera nommé responsable du suivi des "forts potentiels olympiques" pour gérer les petits problèmes du quotidien. Laurence Bily sera coordinatrice des référents de spécialités.

Un bras de fer à venir entre Baala et Gergès?

"On travaille à trois de manières directe et horizontale", affirme Mehdi Baala, même si, de par son glorieux passé d’athlète et son vécu à la Fédération, il se retrouve aux avants-postes. De là à marcher sur les plates-bandes du DTN, avec qui les relations seraient fraîches?

Mehdi Baala réfute: "Avec Patrice, on s’appelle trois heures par jour quand on n’est pas au bureau. On n’est pas toujours d’accord sur tout, mais on essaie de trouver des consensus pour le bien être des athlètes. Et Patrice reste le patron. C’est lui qui assume les résultats. Quand c’est mauvais comme à Doha, il doit assumer. Donc il a la prise de décision finale. Moi je suis là pour aider. Les JO arrivent dans dix mois, ce n’est à mon sens pas le moment pour se poser de questions". Patrice Gergès, discret ces dernières semaines, devra se placer "au-dessus de la mêlée", selon le président André Giraud. Il faudra voir comment le rapport de force évolue dans les mois qui viennent.

Éviter à tout prix une nouvelle affaire pour l’athlétisme français

De leur côté, la majorité des athlètes font confiance au staff en place. Pascal Martinot-Lagarde rassure ceux qui pensent que les 3B (Baala, Barras, Bily) ne servent à rien. "On ne se rend pas compte à quel point ils font un boulot monstre. On est toujours dans de bonnes conditions. Les hôtels sont bien, ta carte est prête quand tu arrives, les navettes sont à l’heure au stade. C’est une très bonne organisation", assure "PML", énervé par les accusations.

"Quand je traverse des coups durs, des doutes, ils ont une réactivité exemplaire, c’est notre bouée de sauvetage. Les Jeux Olympiques ont besoin de personnes de l’ombre comme Mehdi, Romain et Laurence", ajoute-t-il. Et même si tout va bien dans le meilleur des mondes, Mehdi Baala concède une remise à niveau des exigences de la FFA envers ses athlètes: "On va plus forcer sur la proximité avec eux. Romain s’occupe de cela tous les jours. Et même si mon rôle a été complètement réorienté sur la logistique, je reste à l’écoute des athlètes".

Il faudra en effet être très proche des "forts potentiels olympiques", pour éviter absolument qu’une nouvelle affaire vienne salir la Fédération, après les cas Clémence Calvin, Morhad Amdouni et l’explosive affaire mêlant Jean-Michel Serra et Ophélie Claude-Boxberger.

Aurélien Tiercin