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Mondiaux d’athlétisme: malaises, abandons... c'était l'enfer à Doha pour les marathoniennes

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Après une course marquée par de nombreux abandons, la Kényane Ruth Chepngetich a remporté samedi la première médaille d'or des Mondiaux d'athlétisme à Doha lors du marathon.

Les championnats du monde d’athlétisme viennent à peine de débuter que les polémique se succèdent. Dans le clan tricolore, Yohann Diniz a déjà poussé un énorme coup de gueule en raison des conditions météorologiques extrêmes qu’il devra affronter lors du 50km marche à Doha. Les arguments avancés par l’athlète tricolore vont encore gagner en crédit après l’arrivée du marathon féminin ce samedi matin. Au terme d’une véritable hécatombe et dans une chaleur étouffante, la Kényane Ruth Chepngetich a décroché le premier titre de ces Mondiaux au Qatar

Des malaises et abandons en pagaille

Mais à quel prix? Malgré une course courue dans la nuit qatarienne (vers 23h heure locale), les concurrentes ont vécu l’enfer avec des températures dépassant les 32°C et une humidité terrible (73%). Sur les 70 athlètes engagées, 28 ont abandonné et deux n’ont même pas pris le départ de l’épreuve longue de 42,195 km. "C'est le marathon le plus dur de ma vie, ils n'auraient jamais dû donner le départ", s'est insurgée la Croate Bojana Bjeljac, après avoir renoncé au 17e kilomètre de course. 

Pendant toute la course ou presque, et encore après l’arrivée, les équipes médicales ont été débordées face à l’afflux de participantes victimes de malaise ou de déshydratation. "On voyait des filles abandonner au bord de la route, a lâché la Canadienne Lyndsay Tessier, neuvième à l’arrivée. C'était effrayant, cela aurait très bien pu être moi au prochain kilomètre."

"Finir et ne pas me mettre en danger"

Si les organisateurs avaient placé des volontaires de la Croix-Rouge, postés tous les 200 m le long du circuit, ou encore multiplié les points de ravitaillement, ce marathon s’est rapidement transformé en une course à élimination. "Je ne connais même pas mon temps, mais il n’a aucune importance. Tout a été mental, a expliqué l’Américaine Roberta Groner auprès du journal Libération. Dans la deuxième partie de la course, j’avais coincé un sac de glace dans le haut de mon dos. En prenant le départ, je pensais à deux choses: finir et ne pas me mettre en danger."

Avec un chrono de 2h32'43, la Kényane Ruth Chepngetich a arraché la médaille d’or à Doha. "J'ai couru avec ma tête, ce n'était pas simple, a expliqué l’athlète de 25 ans. Je me suis préparée dans une région chaude du Kenya."

Au Qatar, ce samedi, la nouvelle championne du monde a surtout montré sa capacité à résister aux conditions dantesques. Une météo qui, visiblement, n’a pas fini de faire parler et d’alimenter les critiques.

Jean-Guy Lebreton