Claude-Boxberger se défend: "Ils sont en train de me couper la tête"

"Ma vie s’est arrêtée le 5 novembre". Dans un entretien accordé à L’Equipe, Ophélie Claude-Boxberger raconte l’enfer qu’elle traverse depuis cette date et l’annonce de son contrôle positif à l’EPO. L’athlète de 30 ans, spécialiste du 3000 mètres steeple, brandit son statut de présumée innocente pour demander à l’opinion d’attendre les résultats de l’enquête avant de la juger. "J’ai perdu six kilos (…) Je suis traitée pire qu’une criminelle. Il y a le regard des gens. (…) Ma famille reçoit des appels. Les gens parlent dans la rue. J’aimerais que la vérité soit faite mais ils sont en train de me couper la tête, ils ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de détruire une vie." La Française évoque "une réaction démesurée car pour le moment il n’y a rien".
Claude-Boxberger clame son innocence
Quadruple championne de France, Ophélie Claude-Boxberger enchaîne les résultats moyens ces derniers temps. L’annonce de son contrôle positif en étonne dans le milieu de l’athlétisme, ce qu’elle ne supporte pas. "Sur quoi se basent ces gens? Oui, je ne suis pas hyper régulière dans mes performances car je suis une acharnée de l’entraînement. J’ai des coups de fatigue et je fais des contre-performances. Quand je prends de la récupération, ça va mieux. S’il y a un profil type de dopés, qu’ils le donnent et on annoncera les contrôles positifs directement."
Ophélie Claude-Boxberger rappelle qu'elle "n’a jamais manqué un contrôle anti-dopage et n’a jamais eu d’alerte sur son passeport sanguin". "Je fais super attention, si je suis perfectionniste, je ne vais pas faire de conneries à mal me localiser, assure-t-elle. A un moment donné, il y a des règles. Quand tu es athlète de haut niveau, tu les connais".
"Je dis qu’il y a une explication…"
La Tricolore est pour le moment désœuvrée. "Je ne sais pas où je vais, il n’y a pas de date, je ne sais pas. J’ai demandé l’analyse de l’échantillon B. Je n’ai aucune information supplémentaire." Elle place énormément d’espoirs en l’enquête car "c’est à la gendarmerie de prouver". Prouver quoi? "Je dis qu’il y a une explication…", répond-elle, regrettant une mauvaise mentalité nationale autour de la réussite d’autrui.
"En France, on n’aime pas la réussite. Ça suscite de la jalousie. On m’a dit que j’avais une mâchoire carrée, donc que j’avais pris de l’hormone de croissance. J’ai aussi des abdos, donc c’est que j’ai pris ça. J’ai toujours eu ce corps, j’ai toujours autant affûtée et musclée". Depuis mi-août, Ophélie Claude-Boxberger a été contrôlée quatre fois, le 20 août, 18 septembre, 22 septembre et 12 octobre. Trois des quatre contrôles sont négatifs. Pas celui du 18 septembre.
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