Ewanjé-Epée : « Christelle Daunay, divine surprise »

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Elle s’était fondue dans les statistiques des spécialistes, bien cachée derrière son ambition de devenir la première française sacrée championne d’Europe de marathon, 24 ans après les médailles de bronze de Maria Rebelo-Lelut et de Dominique Chauvelier à Split. Christelle Daunay a su se faire oublier de la concurrence, en concentrant sa préparation sur le marathon de Zurich et en dédaignant les courses à gros cachets sur lesquelles les autres athlètes s’alignent, pour réussir son pari fou, à près de 40 ans.
Christelle avait tout étudié, notamment ce parcours vallonné qui exigeait une préparation de coureuse de piste : musculation, séances intensives, elle n’avait rien laissé au hasard, elle, la sociétaire du SCO Sainte-Marguerite de Marseille, ancienne « pistarde » et crosswoman, recordwoman des 10, 15, 20 km, semi-marathon et marathon.
Pour se hisser sur le toit de l’Europe, Christelle Daunay s’est astreinte à des sorties longues sur des terrains similaires à celui qu’elle allait affronter. Mais la façon dont elle a géré sa course, notamment face aux Italiennes (Incerti la championne sortante et Straneo la vice-championne du monde), annonce d’autres succès, à l’échelle mondiale cette fois.
Christelle Daunay, comme Mélina Robert-Michon, désormais vice-championne d’Europe et du monde du lancer du disque, 80 ans après l’argent de Paul Winter, consacre à Zurich l’athlétisme féminin, désormais médaillé dans toutes les grandes familles : sprint, fond, haies, sauts, lancers et épreuves combinées. Voilà qui ne peut que me plaire.