Ewanjé-Epée : "Lavillenie perche dans un autre monde"

Maryse Ewanjé-Epée - DR
« Il ne faut pas banaliser ce quatrième titre européen en salle de Renaud Lavillenie. Ni croire que sa performance - 6,04m - est désormais une routine qu’il se doit désormais de produire à chaque prestation. Il suffit de chercher les sauteurs à 6 mètres derrière le Français pour voir qu’il perche désormais dans un autre monde.
Bien sûr, malgré ses protestations, toute la France attendra à chacune de ses sorties un record du monde parce que nous sommes ainsi fait que seul l’exploit nous passionne. Mais pourtant : l’incroyable progression de l’an passé, qui l’a expédié plus haut que Tsar Bubka (6,17m), n’a pas rationnalisé l’exploit.
Renaud Lavillenie, c’est le Bob Beamon du 21e siècle. A cette énorme différence près qu’il est évident que son exploit n’est pas un coup unique. L’"Araignée" avait sauté 55 cm plus loin que le record du monde du saut en longueur aux Jeux de Mexico (8,90m). Il ne franchira plus jamais plus de 8,20m par la suite. Renaud, lui, s’est déjà attaqué à six reprises à son propre record depuis Donetsk !
Il ne faut pas oublier que si Bubka a battu trente-six records du monde, centimètre par centimètre, sur vingt ans de carrière, et s’il a franchi quarante-six fois six mètres et plus dans le même temps, Renaud en est déjà, avec la performance de samedi, à son quatorzième saut à plus de six mètres et à son septième titre continental (hiver et été confondus)… en sept ans seulement !
Le champion olympique, champion du monde en salle, triple champion d’Europe outdoor et quadruple champion d’Europe indoor a maintenant un nouveau défi qui devrait le maintenir sous pression tout l’été et le propulser encore très haut : gagner cet été à Pékin le seul titre qui se dérobe encore à lui : celui de champion du monde outdoor de la discipline. »