Italie: le motif raciste pas retenu dans l'agression de l'athlète Daisy Osakue

Daisy Osakue - Capture d'écran Il Fatto Quotidiano
D’origine nigériane, l’athlète italienne Daisy Osakue a reçu un œuf dans l’œil le 29 juillet dernier. Le motif raciste de l’agression, avancé par la lanceuse de disque, n’a pas été retenu par le procureur de Turin. Les conclusions de l’enquête ont révélé que les agresseurs d’Osakue étaient des jeunes de 19 ans, étudiants en l'école hôtelière et qui l’ont donc touché en lançant un œuf depuis une voiture près de Turin. Ils ont également visé d'autres personnes, au hasard, avec des œufs. Blessée, Osakue risque de ne pas pouvoir aux championnats d’Europe à Berlin (7-12 août).
Lundi, la diffusion de la photo présentant le visage tuméfié de la lanceuse de disque de 22 ans a provoqué une avalanche de réactions indignées. "Maintenant j'attends des excuses. Ils parlaient d'alerte au racisme et en fait c'était juste trois idiots, des fils à papa du Parti démocrate (centre gauche)", a déclaré ce jeudi Matteo Salvini, le patron de la Ligue (part d'extrême droite) et ministre de l'Intérieur, accusé d'attiser la xénophobie avec ses propos. Le ministre de la Famille, Lorenzo Fontana, lui aussi membre de la Ligue, est allé encore plus loin.
"Lancer des œufs pour s'amuser"
Il a réclamé l'abolition de la loi de 1993 pénalisant les discriminations et violences racistes ou la propagande fasciste, utilisée selon lui ces dernières années "par les mondialistes pour envelopper d'antifascisme leur racisme anti-italien". "Que les marionnettistes de la pensée unique se fassent une raison: leur grande duperie a été révélée", a-t-il ajouté sur sa page Facebook. Pourtant, le malaise est réel dans le pays, où la presse a recensé une trentaine de cas de violences ou de tirs, dont deux mortels, contre des immigrés africains ou maghrébins depuis juin.
Le fils d'un conseiller municipal parmi les agresseurs
L’un des trois jeunes à l’origine de l’agression d’Osakue a lui aussi réagi: "On avait vu ça sur Facebook, Instagram. Lancer des œufs pour s'amuser. Pour salir les vêtements, pas pour faire mal. Le racisme n'a rien à voir là-dedans", a assuré dans les colonnes de La Stampa Federico De Pascali, fils d'un conseiller municipal du Parti démocrate (centre gauche).