JO 2016, Ewanjé-Epée : "Elle vaut tout l’or du monde, la médaille d’argent de Mélina !"

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Je n’ai plus de mots, plus de voix, plus de sang même. Depuis que Mélina Robert-Michon a accroché la médaille d’argent dans le sillon de son disque, balancé au-delà de son record de France (66m73) à sa cinquième tentative, je ne suis plus qu’un grand battement de cœur, à la limite de la tachycardie.
Mélina a réalisé le concours de sa vie pour conserver une place de choix sur le podium. Elle est d’ailleurs longtemps restée en tête du concours, avant la réaction au troisième essai de la championne olympique sortante, la Croate Sandra Perkovic.
Et au dernier essai, toutes les géantes qui figuraient devant la Française au bilan de l’année et sur les palmarès mondiaux et olympiques, renonçaient les unes après les autres à déboulonner l’impassible Mélina, qui était assurée d’une médaille après le passage de Dani Samuels, l’Australienne.
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Mélina Robert-Michon n’a rien pu faire contre la désormais double championne olympique croate, mais elle rejoint dans l’histoire deux femmes d’exception, Jacqueline Mazéas, médaillée de bronze en… 1948, et la championne olympique de la discipline la même année, l’immense virtuose Micheline Ostermeyer.
Anecdote savoureuse et peut-être prophétique : il y a huit ans, Mélina était allée à la rencontre de Jacqueline Mazéas chez elle à Rouen, à l’invitation de la commission histoire de la Fédération française d’athlétisme. La retraitée du disque et celle qui venait de s’inviter dans une finale olympique soixante ans après Ostermeyer, avaient échangé sur l’évolution de leur discipline et de l’athlétisme en général.
Ce mardi 16 août, la passation de pouvoir est complétée : Mélina a rendu le plus bouleversant des hommages à ses ainées en devenant la troisième femme médaillée de l’histoire du lancer du disque.