Mondiaux d'athlétisme: Coe garantit un bon accueil pour Semenya sur 5.000m

Sebastian Coe, président de Worlds Athletics, promet un accueil tout à fait normal à la Sud-Africaine Caster Semenya aux Mondiaux. La championne participera au 5.000m, une distance non concernée par le règlement sur les athlètes hyperandrogènes. Elle sera présente aux Mondiaux pour la première fois depuis cinq ans.
"Elle sera traitée de la même façon que n'importe quelle autre athlète ici"
"Elle a le droit d'être ici, a confié l'ancien champion britannique lors d'une conférence de presse mardi. Si elle décide de concourir sur une distance sur laquelle ne s'appliquent pas les restrictions (du règlement) c'est son choix, et elle sera traitée de la même façon que n'importe quelle autre athlète ici."
Triple championne du monde (2009, 2011 et 2017) et double championne olympique du 800m (2012 et 2016), Semenya est concernée par le règlement sur les athlètes DSD (qui présentent un excès naturel d'hormones sexuelles mâles). Depuis 2018, ces athlètes doivent faire baisser leur taux de testostérone par un traitement hormonal afin de s'aligner sur les épreuves allant du 400m au mile, ce qu'elle refuse.
Coe se défend face aux attaques de "sociologue de seconde zone"
Semenya, qui conteste la règle qu'elle juge "discriminatoire", mais a perdu ses recours en justice, a renoncé à sa distance favorite pour se lancer sur 5.000m. Elle a réussi à se qualifier de justesse pour les Mondiaux américains. Semenya avait également estimé que sa vie privée n'avait pas été respectée lors de la pratique de tests de féminité et s'était plainte devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) d'avoir été traitée comme un "rat de laboratoire" à partir de 2010, période où elle avait accepté un temps de suivre un traitement hormonal.
"Je ne veux pas que ces athlètes disparaissent, a assuré Coe. Mon approche de cette question a toujours été par l'inclusivité. Je ne suis pas impliqué dans le monde du sport pour empêcher des gens de concourir. Nous avons toujours suivi la science, et la science est claire: nous savons que la testostérone est un facteur déterminant de la performance."
"J'en ai assez de débattre avec des sociologues de seconde zone qui tentent de soulever auprès de moi ou de la communauté scientifique des problèmes. Il n'y en a pas, la testostérone est le facteur principal de la performance", a-t-il tancé, alors que les études sur lesquelles World athletics s'appuie pour son règlement sont contestées.
"Les catégories concernées, du 400m au mile, ne sont pas gravées dans le marbre, a-t-il ajouté. Si nous pouvons prouver un impact sur d'autres disciplines, nous le prendrons en considération. Tout cela ne vise ni une personne en particulier, ni un pays, ni un continent."