Mondiaux d’athlé: "On va pleurer tous les deux", la frustration d’Happio après sa 4e place sur 400m haies

Au bout d’une dernière ligne droite de feu et d’un saut sur la ligne d’arrivée, Wilfried Happio (23 ans) bien cru s’offrir un podium mondial, mardi lors des Mondiaux d’Eugene. Mais le Français, malgré un nouveau record personnel (47’’41), a finalement échoué à deux centièmes de la troisième place de Trevor Bassitt (47''39). Et rien ne le consolait à l'arrivée, même s’il a doublé la référence de la distance, le champion olympique et double champion du monde Karsten Warholm (7e en 48''42), et titillé le record de France de Stéphane Diagana (47’’37).
"A chaud on se focalise sur le négatif plus que sur le positif, a confié l’athlète de 23 ans. Mon coach (Olivier Vallaeys, ndlr) est là-bas, je sais ce qu'il va me dire. Je suis quand même fier de moi, je sais ce que j'ai fait. Je suis sur les bases de Stéphane Diagana, un exemple pour moi et l'athlé français, ça ne peut que faire plaisir."
"C'était juste fou"
Celui qui a décroché sa qualification pour les Mondiaux dans de drôles de circonstances (il avait été agressé juste avant sa course le 25 juin dernier à Caen), s’est bien senti et a bien cru à la médaille de bronze. "De voir qu'à la fin, je gagne centimètre par centimètre mais l'Américain (Bassitt) grappillait aussi, fait-il remarquer. Je n'ai pas regardé le début de course, je ne sais pas s'il avait plus d'énergie que moi. Le public était énorme, le stade est parfait c'était juste fou."
Happio aurait bien aimé poursuivre cette communion sur le podium. Et cela lui laisse un goût amer et une certaine tristesse alors qu’il attendait de débriefer sa course avec son entraîneur. "Je pense qu'il a déjà pleuré, a-t-il souri. Je pense qu'on va pleurer tous les deux. Parce que c'est quand même dur comme place, parce qu'on sait ce qu'on a réalisé ensemble depuis maintenant deux ans." Quelques instants plus tard, les deux hommes se sont enlacés en larme. Happio se tourne désormais avec ambition vers les championnats d’Europe à Munich (du 15 au 21 août) avec le titre comme objectif, mais aussi le record de France.
"Il faut qu'on arrive à cicatriser le truc"
"Je représenterai toujours le maillot de l'équipe de France, a conclu Happio. Après trois ans de grosses décisions avec le coach et beaucoup de confiance placée l'un envers l'autre. On savait que j'avais ce chrono dans les jambes. Il a fallu un déclic mental et maintenant ça y est."
"Il faut qu'on arrive à cicatriser le truc, a ajouté Olivier Vallaeys, son entraîneur. Il a cru à la troisième place. C'est un truc exceptionnel mais aussi exceptionnellement décevant aussi. Donc il faut cicatriser et comprendre que la performance est extraordinaire et ça ouvre toutes les perspectives pour les années qui viennent. Il faut qu'on arrive à verbaliser ça ensemble".