Mondiaux d’athlétisme: Robert-Michon en finale, de l'or pour Barshim, El Bakkali et Rojas... ce qu'il faut retenir de la nuit

Robert-Michon en finale du disque
La Française Mélina Robert-Michon a réussi à se qualifier pour la finale du lancer du disque en prenant la 12e place des qualifications lundi aux Championnats du monde d'athlétisme de Eugene (Oregon). Le jour de ses 43 ans, Robert-Michon a lancé à 61,21 m, prenant la 12e et dernière place qualificative pour la finale prévue mercredi à 18h30 (03h30 heure française). Ce sera la 8e finale aux Mondiaux pour la lanceuse, médaillée d'argent en 2013 et de bronze en 2017.
Fall sorti dès les demies du 200m
Le sprinteur français Mouhamadou Fall, sous la menace d'une suspension pour manquements à ses obligations de localisation antidopage, a été éliminé dès les séries du 200m. Fall (30 ans) ne s'est classé que cinquième de sa série en 20"83. A plus d'une demi-seconde de son record personnel (20"26). "C'est super raté, a-t-il regretté. Je m'attendais à beaucoup mieux par rapport à la forme que j'ai en ce moment, à ce que j'ai montré à l'entraînement. Je suis très, très, très déçu de moi-même. Ce n'est pas du tout moi ça, ce n'est pas du tout le résultat espéré. Je pars bien, et à la sortie du virage, je vois du monde me rattraper d'un coup. C'est à ce moment-là que je panique. Je commence à me crisper aux 150 m et ce n'est pas bon."
Le triple champion de France du 100 m est sous la menace d'une suspension pour trois manquements en moins d'un an à ses obligations de localisation antidopage. L'affaire est encore à l'étude par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Ses résultats à Eugene risquant toutefois d'être annulés, la Fédération française d'athlétisme (FFA) a décidé de ne pas l'aligner avec le relais 4x100 m. A-t-il été perturbé par la situation? "J'ai vraiment fait en sorte de ne pas penser à tout ça, répond Fall. Peut-être inconsciemment... Je pensais que je pouvais m'en sortir malgré tout ça, sinon je ne me serais pas aligné."
Le champion du monde en titre, l'Américain Noah Lyles a couru le meilleur temps des séries en 19" 98, trois centièmes plus vite que le nouveau phénomène du sprint US Erriyon Knighton (20"01), 18 ans seulement. Le Canadien Andre de Grasse, champion olympique en titre, a renoncé à prendre le départ.
El Bakkali touche en fin l’or sur 3000m steeple, Belhadj 13e
Le champion olympique marocain Soufiane El Bakkali a été sacré champion du monde du 3.000 m steeple pour la première fois. En 8'25"13, El Bakkali (26 ans) a devancé l'Ethiopien Lamecha Girma et le champion du monde en titre kényan Conseslus Kipruto. Déjà battu aux JO de Tokyo l'été dernier, Girma (21 ans) a de nouveau buté sur El Bakkali qui a utilisé son finish pour dominer ses concurrents dans le dernier tour, après un début de course "lent" qui a permis à une dizaine de coureurs de se disputer les places sur le podium. Après l'argent en 2017 et le bronze en 2019, El Bakkali a donc complété sa collection de médailles mondiales. Pour ses premiers Championnats du monde, le Français Mehdi Belhadj se classe 13e de la finale en 8'34''49.
Rojas intouchable au triple saut
La Vénézuélienne Yulimar Rojas a remporté un troisième titre mondial consécutif au triple saut avec 15,47 m (1,9 m/s de vent), la 6e meilleure performance de tous les temps. Le recordwoman du monde et championne olympique de la discipline a devancé la Jamaïcaine Shanieka Ricketts (14,89m) et l'Américaine Tori Franklin (14,72m). Une nouvelle fois très au-dessus de la concurrence, la Vénézuélienne a fait passer plusieurs frissons dans le public du Hayward field avec des sauts mordus qui semblaient proches de son record du monde établi cet hiver à Belgrade (15,74 m). Son meilleur saut, réussi au 2e essai, a suffi à lui assurer la victoire avec la meilleure performance mondiale de l'année. Ricketts avait déjà remporté l'argent mondial en 2019 à Doha.
Barshim toujours au sommet à la hauteur
Le Qatari Mutaz Essa Barshim, co-champion olympique en titre, a été sacré champion du monde du saut en hauteur pour la troisième fois d'affilée. L'athlète de 31 ans déjà titré en 2017 et 2019, s'est imposé en franchissant 2,37m, devant le Sud-Coréen Sanghyeok Woo (2,35m) et l'Ukrainien Andriy Protsenko (2,33m). Il y a un an à Tokyo, il avait partagé l'or olympique avec l'Italien Gianmarco Tamberi, resté cette fois au pied du podium (4e avec 2,33m). Le sauteur qatari a livré un concours sans faute en passant les six barres dont il a eu besoin pour s'imposer dès le premier essai. Il a ensuite échoué une fois à 2,42 m. Sanghyeok Woo devient le premier sauteur en hauteur de son pays à obtenir une médaille mondiale. Avec cette nouvelle médaille internationale, Barshim s'est désormais fait une place sur l'ensemble des podiums mondiaux et olympiques depuis 2012, à l'exception des Mondiaux-2015 (4e).
Kipyegon s’offre encore le 1.500m
La Kényane Faith Kipyegon, double championne olympique, a remporté un deuxième titre mondial sur le 1.500 m à l'issue d'une course disputée sur un rythme endiablé. En 3'52"96, dixième meilleure performance de tous les temps, Kipyegon (28 ans) a devancé l'Ethiopienne Gudaf Tsegay (3'54"52), qui a fait exploser la course dès le départ, et la Britannique Laura Muir (3'55"28). Les deux championnes avaient offert une course similaire dans la même enceinte du Hayward field fin mai à l'occasion du meeting de la Ligue de diamant: Tsegay avait imprimé un tempo très rapide mais avait été débordée par Kipyegon déjà pour une victoire dans un chrono à peine plus rapide (3'52"59). En plus de son titre de 2017, Kipyegon comptait déjà deux médailles d'argent mondiales décrochées en 2015 et 2017.
Les fusées jamaïcaines sans encombre sur 200m
Les sprinteuses jamaïcaines Shelly-Ann Fraser-Pryce, Shericka Jackson et Elaine Thompson-Herah se sont qualifiées sans encombre lundi pour les demi-finales du 200 m au lendemain de leur triplé sur 100m. Fraser-Pryce, 35 ans et désormais quintuple championne du monde du 100m, a signé le quatrième chrono des séries en 22"26, cette fois avec une longue chevelure verte. Elle s'est montrée plus rapide que Jackson (22"33, 7e temps) et Thompson-Herah (22"41, 10e temps). La Nigérienne Aminatou Seyni, meilleur temps des séries en 21"98, nouveau record national, est la seule à avoir couru en moins de 22 secondes. Suivent la Nigériane Favour Ofili (22"24) et la nouvelle venue américaine Abby Steiner (22"26). Les demi-finales du 200 m sont programmées mardi à 18h05 heure locale (0h05 en France) et la finale jeudi à 19h35 (1h35 en France).