F1 : la saison 2015 en questions

Lewis Hamilton et Nico Rosberg - AFP
Mercedes, déjà les meilleures ?
« Je ne peux pas vous dire où l’on est puisque c’est confidentiel, mais je peux clairement vous dire qu’aujourd’hui Mercedes est la meilleure équipe, assure Romain Grosjean. C’est la référence qui est extrêmement dure à aller chercher. Je pense qu’ils sont à une seconde devant tout le monde pour le moment, donc ils ont fait un travail assez extraordinaire. » Le pilote Lotus ne fait que dire tout haut ce que l’ensemble du paddock pense : les « Flèches d’argent » devraient, sauf accident, être devant tout le monde en ce début de saison, du moins jusqu’au retour en Europe et aux améliorations en profondeur des autres écuries. Comme l’a précisé Grosjean, les monoplaces Mercedes ont… une seconde d’avance sur le reste de la concurrence. Déjà impressionnantes en 2015, avec un choix de pneus libres et de poids de carburant, on imagine assez aisément les dégâts que pourront réaliser les deux véhicules en pleine course. Surtout entre deux équipiers (Lewis Hamilton et Nico Rosberg) toujours autant décider à se disputer le titre. « Ce serait très naïf de croire que tout sera à plat, confie Toto Wolff, le patron de Mercedes. On recommencera avec la bataille entre les deux. Chacun veut remporter le championnat du monde. On a eu des moments où on n’a pas bien communiqué, où on n’était pas transparent pendant les courses. La bataille sera encore sur un niveau plus élevé que l’année dernière. » On en salive d’avance.
Vettel, le vrai saut dans l’inconnu ?
Sur le papier, l’association claque, c’est le moins qu’on puisse dire. Une Scuderia Ferrari en quête de rebond et un Sebastian Vettel en quête, lui, de nouveaux défis. Sur la piste, c’est plutôt l’interrogation qui prime, plus que l’enthousiasme débordant. Car en réalité, en ce début de saison, Ferrari, c’est plutôt flou. Une énorme lessive a été effectuée au sein de l’écurie, des changements peu à même, certainement, d’apporter la stabilité nécessaire pour redorer un blason bien terne depuis 2008 et le dernier titre constructeur. Mais derrière les Mercedes, les Ferrari sont les monoplaces qui ont le plus surpris cette saison. Tout comme Red Bull et Williams, la Scuderia aura son mot à dire pour le titre. Elle pourra compter sur un Vettel motivé – il s’est mis à l’italien – et toujours motivé à marcher efficacement sur les traces de la légende Michael Schumacher, qui avait offert cinq titres mondiaux consécutifs à l’écurie, quatre ans après son arrivée.
Finie la galère pour Lotus ?
4000 kilomètres parcourus cet hiver contre… 400 celui d’avant. Les chiffres ne manquent pas : la nouvelle Lotus a l’air d’en avoir plus sous le capot que sa devancière, incapable, parfois, de voir la fin d’une simple course. « On arrive en Australie dans une situation très différente, savoure Romain Grosjean. On a une voiture qui a été capable de faire des tours en essais hivernaux. On a une voiture qui réagit bien aux changements de réglages. » L’arrivée du moteur Mercedes apporte une fiabilité certaine à la nouvelle Lotus, jugée agréable par ses conducteurs. Mais de là à la voir truster le podium… « On a une ambiance dans l’équipe qui est beaucoup plus positive. Maintenant, parler de podium, c’est trop tôt. Aller dans le Top 10, puis ensuite dans le Top 5 et après on pourra rêver de podium », tempère Grosjean.
Qui sera l’attraction de la saison ?
Les projecteurs auraient pu se braquer sur Carlos Sainz Jr (Toro Rosso), fils de… ou sur Felipe Nasr (Sauber). Mais c’est sur l’autre pilote Toro Rosso, Max Verstappen, lui aussi fils de, que la lumière a décidé de se poser et elle ne devrait pas quitter de sitôt le jeune Néerlandais de 17 ans qui va faire ses grands débuts en F1… alors qu’il n’a même pas son permis de conduire ! Le plus jeune pilote de l’histoire de la F1 sait qu’il sera soumis à une forte pression. Trop pour notre consultant Patrick Tambay, qui craint que le jeune homme ne se brûle les ailes. « C’est trop tôt, juge l’ancien pilote Ferrari. Il n’a qu’une vingtaine de courses de monoplaces sous la ceinture. C’est beaucoup de tension et d’émotion pour un jeune homme. Papa (Jos Verstappen) a du certainement bien le préparer. Après, s’il a les nerfs… »
McLaren sans Alonso, est-ce vraiment pareil ?
Ce devait être l’autre sensation de ce début de saison. En allant chercher Eric Boullier chez Lotus et en convaincant un Fernando Alonso las de ne pas pouvoir jouer le titre avec Ferrari, McLaren tenait là une matière idoine pour se relancer. On ne dit pas que ce ne sera pas le cas. Mais les choses débutent mal en tout cas pour l’écurie britannique, qui a également choisi de faire confiance au moteur Honda, de retour en F1. Pour le moment, difficile de s’emballer outre mesure pour ce renouveau de McLaren. D’abord parce que ses monoplaces ont moins roulé que les autres, la faute à des soucis techniques. Et ensuite et surtout parce que son pilote numéro 1, Fernando Alonso, victime d’un accident lors d’essais à Barcelone, est forfait pour le Grand Prix d’Australie, ce qui fait forcément un peu tache. Sans compter la communication très, très maladroite autour de son état de santé et des raisons de sa défection. On a connu plus sereine comme ambiance…