
F1: Mazepin se dit victime de "cancel culture" après son éviction de Haas
Il ne digère pas. Renvoyé par l’écurie Haas avant le début de la nouvelle saison de Formule 1 en raison de l’invasion russe en Ukraine, Nikita Mazepin ne décolère pas. Son contrat avait été rompu avec effet immédiat le 5 mars dernier. Haas avait aussi mis fin à son partenariat avec son sponsor titre russe Uralkali, dont l’actionnaire est Dmitry Mazepin, milliardaire et père de Nikita Mazepin. Ce dernier a été remplacé par le Danois Kevin Magnussen, revenu pour accompagner l'Allemand Mick Schumacher.
Mazepin et son père ont ensuite intégré la liste des personnalités russes sanctionnées par l'Union européenne, comme plus de 800 autres personnes interdites d'entrée dans l'UE et dont les avoirs en Europe sont gelés.
"Je n'accepte pas ces sanctions"
Un mois après avoir été remplacé chez Haas par le Danois Kevin Magnussen, Mazepin voit à travers ces sanctions le signe d’une "cancel culture". La "cancel culture", ou la culture de l'annulation et du boycott, consiste à ternir l'image ou perturber les activités d'une personnalité ou d'une entreprise pour les contraindre à retirer des déclarations, des images ou des jugés offensifs ou discriminants, à s'excuser, voire à se retirer de la vie publique.
"Je n’accepte pas ces sanctions, j’ai déjà dit que j’avais l’intention de me battre. Si vous regardez tout ce qui se passe contre les athlètes (russes) en général, c'est de la "cancel culture" contre mon pays", dit-il dans une interview donnée à la BBC.
Sur la guerre en Ukraine, le pilote de 23 ans préfère prendre de grosses pincettes: "C'est très douloureux de voir ce qui se passe à plusieurs niveaux. Mes sentiments ont évidemment changé en tant qu'être humain et en tant que personne qui souhaite vivre dans un monde très pacifique. Mais je vois des risques énormes à dire quoi que ce soit sur cette affaire car je ne satisferai jamais tout le monde et je me tairai donc publiquement."
Il a lancé sa propre fondation pour soutenir les sportifs perdant leur emploi "pour des raisons politiques". Car en réaction à l'offensive russe en Ukraine, nombre de fédérations sportives internationales ont décidé de bannir les athlètes russes et d'annuler les manifestations sportives prévues en Russie, dans le sillage des recommandations du Comité international olympique.