
GP de Monaco : 20 ans après, Olivier Panis attend toujours son successeur…

Grand Prix de Monaco - AFP
Yannick Noah et Roland-Garros 1983, Bernard Hinault et le Tour de France 1985, Olivier Panis et le Grand Prix de Monaco 1996… Chaque année, c’est la même rengaine : un tennisman, un cycliste ou un pilote français succèdera-t-il à son glorieux aîné ? Ce dimanche, se déroulera le Grand Prix de Monaco. Et vingt ans après la victoire inattendue d’Olivier Panis, la question va encore se poser. Et il faut bien l’avouer, Romain Grosjean, le seul pilote français du paddock, partant quinzième, il va sans doute encore falloir patienter encore au moins un an. « Je suis le premier à avoir envie d’entendre la Marseillaise sur le podium. La victoire d’Olivier Panis, c’était le 19 mai 1996, ça fait plus de vingt ans, se souvient le pilote Haas. Il y a deux ou trois ans, il m’avait envoyé un message : "gagne-le s’il te plait, je ne veux plus être le dernier". Et j’y travaille. C’est un Grand Prix épuisant, une semaine éreintante, mais c’est un Grand Prix que je rêverais de gagner. »
« C’était génial mais maintenant on a besoin de la relève »
Pour cela, il lui faudra sans doute bénéficier d’un incroyable concours de circonstances, comme Panis en 1996. Le Lyonnais s’en rappelle d’ailleurs comme si c’était hier. « Des souvenirs, j’en ai plein la tête : la qualif qui ne se passe pas bien car j’ai un problème technique, la pluie, les dépassements, les pilotes devant moi, Damon (Hill) et Jean (Alesi) qui ont des problèmes techniques, ce qui me permet de passer en tête et de gagner ce Grand Prix... On m’a donné le drapeau français dans le dernier tour et j’aimerais bien retrouver un jour la personne qui me l’a donné. Cette victoire a changé beaucoup de choses dans ma carrière, ça m’a donné une crédibilité beaucoup plus importante. Dans le paddock, tu fais partie des vainqueurs de Grands Prix, et ça m’a ouvert beaucoup de portes pour la suite. C’est un plaisir intense, tout pilote de F1 rêve un jour de gagner Monaco. C’est vrai que je n’en ai gagné qu’un, j’aurais aimé en gagner beaucoup plus, mais à choisir, j’aurais aimé gagner celui-là, donc j’ai beaucoup de chance. C’était génial mais maintenant on a besoin de la relève », admet Panis.
« La loi Evin a fait beaucoup de mal au sport automobile français »
Cette relève, justement, peine à arriver. Un seul Français pilote cette saison en F1 et il n’a a priori pas la voiture pour gagner. La question de l’argent revient donc sans arrêt. Et Olivier Panis accuse : « Je trouve que la loi Evin (promulguée en 1991, qui interdit notamment la publicité pour le tabac, ndlr) a fait beaucoup de mal au sport automobile français, car on avait beaucoup de filières aidées par les pétroliers et les cigarettiers. Moi, j’ai eu la chance d’arriver en Formule 1 avec l’aide d’Elf et d’une marque de cigarettes. Sans eux, je n’aurais jamais fait de Formule 1. Donc quand j’entends parler de « pilotes payants », ça me fait rire, car on a tous payé, peut-être pas personnellement, mais nos constructeurs ou nos partenaires ont payé pour nous, pour arriver en Formule 1 ». Olivier Panis espère maintenant que le retour de Renault en Formule 1 va aider le sport automobile français. « Il ne faut pas se voiler la face, poursuit l’ancien pilote. Il faut des partenaires avec des grosses aides financières. Aujourd’hui, on n’a pas ça en France. J’espère que l’arrivée de Renault va faire beaucoup de bien au sport automobile français, qu’il y aura plus de partenaires qui aideront les pilotes français à accéder à la Formule 1. » Pour que les moins de 20 ans puissent enfin voir un pilote français qui gagne…
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