MotoGP: "Il nous manque encore de la vitesse pour jouer le titre", déplore Quartararo

Vous venez de faire un premier podium cette saison en donnant, selon vos déclarations, plus de 100 % de vos capacités. C’est la solution nécessaire pour faire de bons résultats ?
C’est obligé, surtout sur les deux premiers tours, qui sont les plus importants. Ce week-end sur la course sprint, ça s’était bien passé mais on a chuté. Puis sur la course normale cela s’est très bien passé ! Mais je pense que 80 % de notre course se joue au premier tour. Le rythme on l’a toujours plus ou moins, mais la qualif et le premier tour, c’est même 90 % de la course.
Qu’est-ce qui pourrait vous rassurer ?
Je serais rassuré en voyant qu’on peut vraiment se battre pour une très bonne qualif et voir la performance de notre moto. Je me suis fait dépasser par Luca Marini dans la ligne droite à Austin : il y avait 14 km/h de différence. En sachant qu’on est censé avoir fait un pas en avant sur la vitesse, c’est quand même énorme. Et sur les vingt tours à Austin, je pense que si on fait une moyenne du temps perdu dans la ligne droite, c’est énorme. Donc je ne sais pas quand on sera rassuré mais c’est important de travailler et d’essayer de rester calme.
Ce premier podium vous fait du bien ?
Oui, c’est sûr qu’il fait du bien. On va dire qu’à Portimao on avait la vitesse, mais j’ai fait un mauvais départ et j’avais du mal à dépasser. En Argentine le rythme était là, même si Nakagami m’a tapé dedans… Là le podium fait du bien. Il manque encore plein de choses pour être tout le temps devant. Mais petit à petit, on peut faire de belles choses.
"Tant qu’on n'ira pas chercher ces dixièmes de retrad, le championnat ne sera pas jouable."
Vous avez déjà sous-entendu que la bataille pour le titre était trop dure pour le moment. Vous n’en parlez toujours pas ?
Pour le moment non car, même si je me sens bien, il nous manque encore un peu de vitesse pour se battre pour le titre. Peco (Bagnaia, pilote Ducati) a deux ou trois dixièmes de plus que nous. Tant qu’on n'ira pas les chercher, le championnat ne sera pas jouable. Les Ducati marchent beaucoup plus vite que nous, les Aprilia aussi… Mais en course le plus important est la capacité de faire un déplacement et on ne l’a pas, c’est ce qui nous manque.

On vous a entendu exprimer les limites de votre moto et une certaine frustration quant au niveau de votre coéquipier (Franco Morbidelli). Qu’est-ce qu’un coéquipier rapide pourrait apporter au développement de la moto ?
Sur le développement pas grand-chose, mais je pense que ça pourrait m’aider pour voir quelle est vraiment la limite de la moto. En Argentine (deuxième Grand Prix), en termes de rythme, il n’a jamais vraiment été beaucoup plus rapide que moi. Je sais qu’avec Maverick Viñales, lors de ma première année chez Yamaha, pendant la première demi-saison qu’il a fait avec moi, on s’était vraiment entraidés en ayant une vitesse plus élevée pour voir où était la limite de la moto. Là, je me sens à la limite de partout.
"Je n’ai jamais gagné ici, donc je vais essayer de remporter cette première victoire en France."
Ce Grand Prix de France, qu’a-t-il de si particulier ?
Le public, c’est la chose la plus impressionnante. L’année dernière, j’étais énormément surpris de voir le nombre de supporters, le nombre de personnes qui nous soutiennent. Claude (Michy, le promoteur) sait vraiment bien organiser. C’est le Grand Prix où il y a le plus de choses à faire. Il y a un très beau spectacle le samedi soir, des concerts. Pour les spectateurs je pense que c’est l'un des plus beaux. En tant que pilote, voir le public c’est le plus impressionnant.

Il a été désigné meilleur Grand Prix 2022 par les organisateurs du championnat du monde. Vous êtes d’accord ?
Oui. Après, peut-être qu’un pilote espagnol préfère Jerez, mais en tant que Français, c’est vraiment incroyable de voir le soutien de tous ces supporters. En pensant en tant que fan, je pense que le Grand Prix de France est l'un des plus beaux.
Ressentez-vous plus de pression lorsque vous courrez dans votre pays ?
On l’a toujours. On veut toujours bien faire, des fois même trop. Mais en tout cas sur les dernières années, c’est vrai que j’ai assez bien tenu ce stress. Cette année c’est le 1000e Grand Prix, je n’ai jamais gagné ici donc je vais essayer de remporter cette première victoire en France.