Faut-il des voitures plus propres en rallye? L'avis de Loeb et Ogier

Sébastien Ogier - AFP
Le championnat du monde des rallyes (WRC) passera-t-il un jour au tout électrique? En 2009, Citroën avait bien développé une voiture hybride, testée par Dani Sordo, mais n’avait pas été plus loin dans son projet. La Formule 1, elle, a au contraire cherché à s’offrir une légitimité écologique en se tournant vers l’électrique avec l’introduction de moteurs hybrides en 2014. Pour Sébastien Ogier, quintuple champion du monde en titre de la discipline, le WRC aurait également intérêt à s’engager dans une voie plus verte.
"Je serai le premier à me satisfaire de ça. Pour l’instant, j’ai l’impression qu’on a un peu de retard par rapport à ça. J’aimerais bien que ça évolue", confie-t-il au micro de RMC. "Il y a des solutions à envisager pour s’adapter à l’air du temps et à l’actualité. Le parc automobile actuel évolue. Je pense que les voitures de courses ont tendance à le faire. En rallye, plus tôt on prendra le tournant, mieux ce sera", détaille le Français de 34 ans, qui s’attaque à partir de ce jeudi et jusqu'à dimanche au rallye de Corse.
"Moins excitant" et "plus dangereux", selon Loeb
Pour lui, le WRC ne doit toutefois pas pas se tourner vers le tout électrique. "Je ne suis pas certain que ce soit la solution pour l’environnement. Et on sait toutes les contraintes qu’il y a pour produire des voitures électriques et pour recycler les éléments qui composent ces voitures. Il y a peut-être des solutions hybrides à envisager pour trouver des compromis", développe-t-il. Nonuple champion du monde et lui aussi présent en Corse après avoir pris une cinquième place au Mexique en mars, Sébastien Loeb se montre plus sceptique.
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"Le rallye-cross est peut-être la discipline qui s’y prête le plus parce qu’on aura des voitures de 700 chevaux et toujours un combat sur la piste. Mais regarder passer une voiture électrique en spéciale, ce sera moins excitant et sans doute plus dangereux parce qu’on ne les entendra pas arriver", affirme-t-il, avant de préciser les limites de l’électrique. "Il y aura aussi des problèmes d’autonomie, de gestion donc je ne pense pas que ce soit une discipline faite pour ça. C’est sûr que ça fait un peu moins rêver", souligne-t-il.
"Il faut voir si ça fait rêver les générations futures. Nous on aime les moteurs, mais peut-être que la page sera tournée dans le futur. Aujourd’hui on ne sait pas encore si l’électrique est hyper écologique, donc il n’y a rien de fait pour l’instant. Je vis avec mon temps et je suis l’évolution", conclue l'Alsacien de 44 ans, qui a décidé cette année de faire son retour en championnat du monde pour trois manches. Après le Mexique et la Corse, il prendra la direction de l'Espagne pour le rallye de Catalogne. Avec, évidemment, une voiture non-hybride.
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