Mort d'Hubert Auriol: le bel hommage de Cyril Neveu, son grand rival et ami

Des années durant, ils ont joué au chat et à la souris dans le désert africain. Grand rivaux, mais aussi grands copains, Cyril Neveu et Hubert Auriol ont remporté à eux deux les cinq premières éditions du Paris-Dakar moto. Aussi, l'annonce de la mort du second, ce dimanche à 68 ans, a bouleversé le premier. Très ému par la disparition d'Hubert Auriol, Cyril Neveu a tout de même pris le temps de lui rendre hommage au micro de RMC.
"C’est une très triste nouvelle, ce sont 40 ans de ma vie qui s’effacent, déplore le quintuple vainqueur du célèbre rallye. C’est un peu dur. On s’y attendait malheureusement, on savait que cette saloperie de Covid l’avait rattrapé, et puis il avait un problème de mélanome des os. C’est peut-être mieux ainsi qu’il soit parti, mais c’est une triste nouvelle..."
"C’était un adversaire, un compagnon de route, mais surtout un copain au départ"
Et Neveu d'ouvrir la boîte à souvenirs: "Avec Hubert, on s’est connu par le trial, on a débuté ensemble. Je suis parti faire une course qui ressemblait aux prémices du Dakar en 76, et quand je suis revenu j’en avais plein les yeux, je racontais à Hubert que l’organisateur Thierry Sabine allait créer ce fameux Dakar et que j’y participerai. Et il s’est tout de suite greffé à la petite équipe. Nous étions les premiers en tête de ce premier Dakar, que j’ai gagné, et qu'Hubert a terminé. C’était un adversaire, un compagnon de route, mais surtout un copain au départ. On en prend un coup quand un copain part."
Impossible d'évoquer les aventures de Neveu et Auriol sur le Dakar sans revenir sur la mémorable édition 1987, ce combat mythique qui a vu Auriol se briser les deux chevilles la veille de l'arrivée, alors qu'il était en tête. "C’est vrai qu’on avait fait un Dakar d’anthologie, c’était un coup lui, un coup moi en tête, retrace Neveu. Il y avait parfois une heure de retard, mais rien n’était jamais joué le lendemain. Il en fallait un qui gagne, malheureusement c’était moi. Cette bagarre nous avait soudés très, très fort. (…) Le destin a voulu qu’il meure à cette période, pendant le Dakar."
En plus du pilote, de l'ami, Neveu retient aussi le directeur du Dakar qu'a été Auriol pendant des années. "Il avait l’œil d’un concurrent et surtout d’un motard, il les a privilégiés, observe-t-il. Pendant ces dix années, c’était une épreuve très difficile mais très humaine, surtout sur ce continent africain qu’il connaissait bien." Et de le répéter: "La disparition d’Hubert, c’est très dur."