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Basket: quand les Bleus ne voulaient pas de Embiid en équipe de France

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Proche d'obtenir la nationalité française, Joel Embiid, le pivot des Sixers, avait déjà amorcé des contacts en 2018 avec la Fédération. À l'époque, certains joueurs des Bleus avaient exprimé leur réticence pour cette arrivée au sein de la sélection.

La superstar de NBA, Joel Embiid, portera-t-elle bientôt le maillot de l'équipe de France de basket ? Comme RMC Sport l'a révélé ce lundi, le pivot des Philadelphia 76ers a enclenché des démarches administratives pour obtenir la nationalité française. Ce n'est pas la première fois que la rumeur Embiid est évoquée puisqu'elle était déjà d'actualité en 2018. Il y a quatre ans, certains joueurs de l'équipe de France s'étaient opposés à ce type de sélection.

"Dans les fédérations, on travaille dur pour faire travailler les jeunes et je trouve que ça manque un peu d’authenticité quand tu fais des trucs comme ça. Je ne suis pas très fan de voir la Slovénie ou la Croatie avec des Américains. En équipe nationale, il faudrait jouer avec les joueurs du pays, qui ont grandi là-bas", indiquait à l'époque Tony Parker à L'Équipe. Pour autant, l'ancienne star des Spurs de San Antonio assurait "comprendre la démarche" de la Fédération Française de basket.

"T’es pas Français, t’es pas là"

De son côté, Fournier avait envoyé un message fort à l'époque. "Parce qu’il faut arrêter de dire n’importe quoi. Ce n’est pas contre Joel que je dis ça, c’est un très bon joueur. Bien sûr qu’il nous ferait du bien en équipe de France. Mais ce n’est pas le débat. T’es pas Français, t’es pas là, c’est tout. S’il jouait pour le Cameroun, ce serait magnifique pour son pays. En termes de valeurs, ce serait beaucoup plus fort qu’il représente le Cameroun que la France. Je pense qu’il fait un mauvais calcul", estimait, dans les colonnes du Parisien, celui qui évolue désormais chez les Knicks.

"Les équipes nationales, c’est pour représenter son pays, récompenser la formation, mettre en avant une fédé, les entraîneurs de jeunes. C’est tout un système", disait, dans la même veine, l’international français Edwin Jackson. Joffrey Lauvergne ne machaît pas non plus ses mots dans L'Équipe. "À partir du moment où des nations 'trichent' avec ça, pourquoi d’autres ne le feraient pas ? Est-ce que ça peut aider l’équipe de France ? Oui. Est-ce que c’est bien normal ? Non."

En revanche, Nicolas Batum et Ian Mahinmi avaient davantage nuancé leurs propos sur RMC concernant une sélection de Joel Embiid. "Je ne suis pas pour les naturalisés ou les passeports donnés comme ça. Mais là on parle peut-être du meilleur joueur à son poste au monde ! Si je parle baskettement parlant et que je mets en dehors le côté éthique, oui faut le faire ! Après il y a un problème au niveau éthique et au niveau de la formation à la française. Mais au moins il parle français. Je ne suis pas complètement contre, je ne suis pas complètement pour. C’est tellement particulier que ce n’est pas évident au final", soulignait Nicolas Batum.

De son côté, le champion NBA 2011 avec Dallas expliquait la difficulté de "greffer un joueur qui n’a pas forcément d’attaches avec la France, même avec le talent qu’il a", sans pour autant totalement fermer la porte. "En équipe de France c’est aussi ça le challenge, rallier tout le monde derrière et faire avec tes armes et de créer des surprises. Après 'Jo', tu lui parles, c’est sûr qu’il parle français, il est dans la même mentalité que moi ou Nico, c’est quelqu’un de grave cool ! Ça peut être tentant, il s’intégrerait facilement", assurait Ian Mahinmi. Quatre ans plus tard, quelles seront les positions des Bleus face à la possibilité Embiid qui se précise ?

AS