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NBA: pourquoi Rudy Gobert a peut-être joué son dernier match sous le maillot du Jazz

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Rudy Gobert et le Utah Jazz ont été éliminés dès le premier tour des playoffs NBA après leur défaite lors du match 6 contre les Dallas Mavericks, dans la nuit de jeudi à vendredi. Une désillusion de plus pour le pivot et la franchise de Salt Lake City, où l’été s’annonce très mouvementé.

Rudy Gobert est en vacances. Si c’est peut-être une bonne nouvelle pour l’équipe de France en vue du prochain Euro (du 1er au 18 septembre), le pivot pouvant bien se reposer avant de débuter une éventuelle préparation avec les Bleus cet été, ça l’est beaucoup moins pour l’avenir de l’ancien Choletais au Utah Jazz. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la franchise de Salt Lake City a été éliminée dès le premier tour des playoffs par les Dallas Mavericks, une énième désillusion qui pourrait précipiter la fin de l’aventure du triple défenseur de l’année chez les Mormons. Après presque une décennie dans l’Utah, voir Gobert quitter sa franchise de toujours est loin d’être hypothétique, et ce pour plusieurs raisons.

  • Parce que ce Jazz n’y arrive pas en playoffs

Une équipe performante en régulière qui cale systématiquement en playoffs: voilà comment on pourrait résumer les saisons du Jazz depuis 2017-2018 et l’émergence du duo Gobert-Mitchell à la tête de la franchise. Systématiquement dans le top 6 de la conférence Ouest depuis la draft de Donovan Mitchell il y a cinq ans, Utah va de désillusion en désillusion en post season. Sur la période, Gobert & Co n’ont jamais réussi à atteindre ne serait-ce que les finales de conférence. L’élimination au premier tour contre Denver en 2020 après avoir mené 3-1 ou encore la défaite 4-2 en demi-finale de conférence en 2021 face à des Clippers privés de leur superstar Kawhi Leonard restent particulièrement en travers de la gorge des fans. D’autant que la nouvelle sortie de route contre des Mavericks, orphelins du prodige Luka Doncic pendant trois matchs, n’est pas plus flatteuse.

La nuit dernière, après avoir rompu contre la franchise texane, Gobert est d’ailleurs apparu sonné en conférence de presse: "C'est frustrant. On se demande pourquoi on n'arrive pas à être constants, à jouer de la même façon tout le temps, avec la même identité. C'est peut-être la première année où, par moments, on a perdu notre identité."

  • Parce que le nouveau management de la franchise risque de faire un sacré ménage

Face à ces échecs à répétition, voir le même effectif débarquer au camp d’entraînement après l’été est hautement improbable. "Quand je suis arrivé il y a neuf ans, mon but était de gagner un titre ici. Rien n'a changé. Mais beaucoup de choses ne sont pas de mon ressort", a d’ailleurs admis Gobert la nuit dernière face aux journalistes. Si le coach en place depuis 2014, Quin Snyder, pourrait être le premier fusible à sauter, le management de la franchise devrait également apporter de profondes modifications au roster. La nomination de Danny Ainge au poste de président-directeur général va d’ailleurs en ce sens. Au cours de ces nombreuses années aux Boston Celtics, le dirigeant, à la manœuvre pour former le fameux trio Pierce-Garnett-Allen à l’été 2007, a prouvé qu’il n’avait pas peur de faire éclater des effectifs pour en faire des prétendants au titre.

Fournier: "Tout le monde est en train de dire qu’il faut casser l’équipe. Mais les gars… Là on parle de Salt Lake! Tu ne peux pas compter sur une draft ou sur un gros free agent, donc tu n’as pas le choix" (Basket Time)

À l’instar de Mitchell, Gobert est sous contrat jusqu’à la fin de la saison 2025-2026, lors de laquelle il touchera 46 millions de dollars. S’il doit partir cet été, ce serait donc impérativement via un transfert. A ce sujet, de nombreuses rumeurs outre-Atlantique font été d’un intérêt de Dallas voire de Golden State. "Tout le monde est en train de dire qu’il faut casser l’équipe. Mais les gars… là on parle de Salt Lake! T’as Donovan et Rudy, donc tu les gardes ensemble et tu les fais marcher. Tu ne peux pas compter sur une draft ou sur un gros free agent, donc tu n’as pas le choix", a cependant tempéré Evan Fournier, très proche de Gobert, dans le podcast RMC Basket Time cette semaine.

>> Le podcast Basket Time

  • Parce qu’un changement d’air lui ferait le plus grand bien

En presque 10 ans à Utah, Gobert a tout connu. Arrivé de Cholet avec un physique de gringalet puis envoyé se faire les dents en G-League, le natif de Saint-Quentin est devenu, de saison en saison, un joueur qui compte en NBA. Mais aussi l’un des plus clivants. Son profil de pivot "à l’ancienne", limité offensivement et qui ne s’écarte pas pour shooter, lui vaut beaucoup de critiques au pays de l’Oncle Sam, tandis que de nombreux observateurs français regrettent que trop peu de ballons arrivent dans ses mains.

Son utilisation dans le jeu offensif du Jazz ainsi, mais aussi sa relation décrite comme très froide avec Mitchell, qu’il a ouvertement critiqué pour son manque d’implication en défense, pourraient donc pousser le Français à avoir des envies d’ailleurs. À 29 ans, Gobert, double All-Star en titre et meilleur rebondeur de la Ligue cette saison, est dans la force de l’âge et l’occasion est belle pour tenter de faire remonter une côte pas très élevée de l’autre côté de l'Atlantique. Dans cette optique, repartir d’une feuille blanche peut s'avérer être la meilleure des solutions.

Felix Gabory Journaliste RMC Sport