
Argentine-France: "L'impression qu'il y avait sept joueurs en face", concède Collet
Les Bleus ont sombré face à l'Argentine (80-66) en demi-finale de la Coupe du monde de basket. Dépassés dans les compartiments, ils n'ont jamais semblé en mesure de contesté la domination argentine. Vincent Collet, le sélectionneur des Bleus, est revenu sur la déception et a cherché un début d'explication.
"C'est le très haut niveau"
"Un manque d'expérience pour certains, a-t-il expliqué. De ne pas se rendre compte que c'est une demi-finale mondiale et ne pas être au niveau d'intensité, d'agressivité requis par rapport à l'adversaire. Ils ont tout de suite avancé, comme ils l'avaient fait avec les Serbes. Nous, on a beaucoup subi. On a eu du mal à trouver du rythme, on a même du mal parfois à monter la balle. C'est le très haut niveau, cela en fait partie."
La déroute des Bleus est passé par la faillite des cadres, incapables d'avoir leur impact habituel sous la pression des argentins. "Nos leaders étaient en difficulté, ça a été plus dur pour eux de porter l'étendard comme les matches d'avant, souligne Collet. Les matchs d'avant, même quand on était dans le dur, ils étaient bons. Là, ils étaient déjà impactés par leur propre prestation. Ils avaient envie de chercher comment faire mieux. Tous l'ont voulu. Je ne peux que les défendre dans leur investissement et leur volonté de bien faire."
"Méconnaissance" et "effet de surprise"
Et d'en remettre une couche sur l'inexpérience de l'effectif. "Mais c'est plus par méconnaissance pour certains, effet de surprise pour d'autres. De rencontrer une telle dureté, une telle agressivité. Mes joueurs avaient l'impression d'avoir sept joueurs en face, et c'est un peu l'impression qu'on avait aussi du banc." Seuls Evan Fournier, Nicolas Batum et Rudy Gobert étaient de la précédente demi-finale mondiale, perdue contre la Serbie (85-90) en 2014. Les deux derniers, ainsi que Nando De Colo, étaient également de la déroute contre l'Espagne en quart de finale (92-67) des Jeux olympiques 2016.
Les Argentins ont réussi à étouffer les Français. "L'impression qu'on était jamais seul, et quand on l'était on ratait les tirs, a expliqué Collet. Il y en a quand même qui ont été tous seuls, mais c'était des joueurs dont ils avaient décidé qu'ils pouvaient être tous seuls. Félicitations à l'Argentine, ils ont très bien joué le coup, ils ont ciblé nos joueurs. Depuis le début, notre équipe reposait sur un petit noyau bien entouré. Contre l'Australie, on a marqué 98 points mais il y en avait 57 pour Nando et Evan. Là, ils ont donné beaucoup de tirs à des joueurs qui habituellement en ont moins." L'Argentine affrontera l'Espagne en finale dimanche, alors que les Bleus viseront une médaille de bronze contre l'Australie.