
Coupe du monde: les Bleus ont sombré contre l'Argentine
Le rêve mondial des Bleus a pris fin ce vendredi à Pékin. Après la bataille remportée face aux Etats-Unis, la France a sombré contre l'Argentine en demi-finale de la Coupe du monde (80-66). Il ne restait plus grand chose de la démonstration collective face à la Team USA, avec une domination argentine dans tous les secteurs. Ils auront l'occasion de se consoler, un peu, avec le match pour la médaille de bronze dimanche contre l'Australie (10h, heure française) et surtout un ticket pour les Jeux olympiques de Tokyo déjà assuré.
Les Bleus menés tout le match
Les Bleus, après un départ difficile, sont revenus à un déficit de trois points à la fin du premier quart-temps (21-18). Trop imprécis, moins hargneux que leurs adversaires, ils ont vu l'écart se creuser jusqu'à la pause (39-32). On imaginait un vestiaire volcanique, à l'image du discours devenu mythique de Tony Parker contre l'Espagne en 2013, et un retour en fanfare. Cela n'est pas arrivé. Les Français ont montré par bribes qu'ils avaient les armes pour bousculer l'Argentine, avant de rapidement retomber dans leurs travers. L'enflammade du dernier quart, avec un possible retour à 6 points des Argentins dans les 5 dernières minutes, a finalement tourné court. Avec 16 points d'avance pour l'Argentine à deux minutes, la fin de match n'a pas ressemblé à grand chose (80-66).
Des leaders en faillite
Nicolas Batum a conclu un Mondial difficile avec une performance cataclysmique. Un seul panier réussi, sur six tentatives, pour trois petits points. Le joueur de Charlotte a terminé avec une évaluation de 5 et surtout un plus/minus de -20. Pour simplifier, les Argentins ont marqué 20 points de plus que les Bleus lors des 29 minutes de Batum sur le parquet. "Ils ont fait le même voyage que nous, le même parcours, on n’a pas d’excuses, a reconnu Batum après le match au micro de Canal+ Sport. On n’a pas été bons, ils ont été très, très grands. Il faut rester concentré, ne pas se décomposer."
Rudy Gobert (3 points, 11 rebonds), Godzilla dans la raquette américaine mercredi, a souvent subi le duel face aux intérieurs argentins, dont un Luis Scola intenable à 39 ans (28 points, 13 rebonds, 32 d'évaluation). "C’est une immense claque, au sens propre comme au figuré, a jugé Gobert sur RMC. Ils nous ont dominé d’un bout à l’autre, tout simplement. Et cela s’est vu sur le terrain, dès la première minute. Ils voulaient le match plus que nous. On était bien préparés, ils ont été plus agressifs. On n’a pas su s’adapter, on est tombés dans leur piège. Ils ont coupé notre jeu. On veut quand même finir avec quelque chose. On a l'opportunité de se racheter sur un match."
Ntilikina surnage, Fournier imprécis
Dans le marasme bleu, seul Frank Ntilikina a tenu son rang. Alors qu'il sort d'une saison difficile avec les New York Knicks, le meneur de jeu a séduit dans le Mondial. Seul tricolore à conserver une adresse acceptable (7 sur 12) malgré des difficultés à trois points (1/5), il a terminé meilleur marqueur des Bleus (16 points). La précision, justement, a cruellement manqué à un Evan Fournier (15 points) jusque-là létal. Seulement 6 paniers sur 17 tirs, dont un 1 sur 6 à trois points. Nando De Colo (11 points) a semblé en jambes avant de rentrer dans le rang. Amath M'Baye (4 points) et Andrew Albicy (3 points à 1/6) n'ont pas assez pesé.
Une "énorme déception" pour Brun
"C’est une énorme déception. On avait moyen de faire une finale de Coupe du monde, analyse Stephen Brun, ancien international membre de la Dream Team RMC Sport. Quand vous êtes battus dans l’intensité, quand vous ne mettez pas ce qu’il faut, le cœur, le combat, et que vous faites face à un adversaire comme ça, vous êtes battus. Nos leaders nous ont tellement portés. Mais ils nous ont abandonnés sur, peut-être, le match le plus important. Je ne vais pas leur taper dessus parce qu’ils m’ont fait rêver pendant 15 jours. Qu’est-ce qu’on attend de grands joueurs? C’est d’être forts sur les matches importants. Ça n’a pas été le cas ce soir."
Les Bleus ont deux jours pour se remettre la tête à l'endroit et aller chercher une médaille de bronze dimanche contre l'Australie. Les Aussies les avaient battus lors de la phase de poule. Ils ont pour eux la tranquillité d'esprit d'avoir déjà assuré leur billet pour le tournoi olympique de Tokyo l'an prochain, en terminant comme la 2e meilleure nation européenne après l'Espagne, finaliste.