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Collet : « J’avais l’impression de voir le soleil d’Austerlitz »

Vincent Collet, le sélectionneur de l'équipe de France

Vincent Collet, le sélectionneur de l'équipe de France - AFP

Sélectionneur de l’équipe de France, Vincent Collet a mené ses hommes à un succès historique face à l’Espagne ce mercredi à Madrid en quarts de finale de la Coupe du monde (65-52). Il avait eu un pressentiment napoléonien…

Vincent Collet, vous avez réussi cet incroyable défi…

On l’a relevé. Pour ce genre de match, il faut que tout le monde soit à l’unisson. C’est une équipe complète. On a fait hier soir (mardi) le meilleur entraînement de cette campagne, en termes d’intensité, de justesse, de discipline. Même ceux qui n’ont pas joué ce soir, comme Charles Kahudi et Kim Tillie, étaient à fond. Donc ils ont aussi participé à cette victoire. On savait qu’on avait peu de chances de gagner. Il ne faut pas minimiser cet exploit. Il y a eu l’investissement, l’abnégation, la discipline. Dès qu’on en a manqué, comme en début de deuxième mi-temps, ça a failli nous coûter très cher.

Avez-vous conscience que vous avez réalisé l’un des plus grands exploits du sport français ?

Oui, on s’en rend compte. On s’est tous embrassé après le match. Mais c’est vite retombé parce qu’on sait comment fonctionnent ces grands championnats. Moi, j’ai vu jouer la Serbie à la télé contre le Brésil (84-56), avant notre match, et contre la Grèce dimanche (90-72). Ils ont été énormes. La règle qui veut qu’on ait du mal à battre deux fois la même équipe dans le même championnat peut s’appliquer à nous. On a gagné le premier match. Je pense que celui de vendredi va être au moins aussi dur que celui de ce soir, voire plus.

Comment avez-vous construit ce succès ?

Impossible n’est pas français. Mais ce matin, quand j’ai ouvert mes rideaux dans la chambre, j’avais l’impression de voir le soleil d’Austerlitz (victoire de Napoléon en 1805, ndlr). On s’est servi du premier match. On avait fait beaucoup d’erreurs. La première difficulté, c’était que les joueurs soient convaincus. Je crois la vidéo d’hier a eu beaucoup d’importante. On a insisté sur des erreurs qui n’étaient pas les nôtres. On n’est pas la meilleure équipe, mais on n’a pas le droit de faire autant d’erreurs qu’à Grenade. Les joueurs l’ont entendu. Ils se sont mobilisés. Ils ont tout donné. En termes d’investissement, d’abnégation, le match de ce soir est une référence pour toujours.

Pensiez-vous limiter à ce point l’attaque espagnole ?

Je pensais qu’on pouvait les faire descendre sous les 70 points. 52, non. Même dans mes rêves les plus fous, ce n’était pas possible.

Comment voyez-vous la suite de la compétition ?

L’idée, c’est de ne pas gâcher. Il reste trois très fortes équipes. Dont une qui est largement au-dessus, les Etats-Unis. Les deux autres (Lituanie et Serbie) sont plus dans nos cordes. Mais elles ne nous sont pas inférieures. Je pense même qu’elles sont légèrement supérieures. Ça reste des matchs de basket. J’ai trouvé que la Serbie était vraiment en accélération. Mais je crois que c’est venu aussi du Brésil, qui avait battu son adversaire historique, l’Argentine. J’ai senti comme un relâchement dans leur comportement. Nous, il faut qu’on l’évite. On a fait cet incroyable exploit. Mais l’objectif, c’est de battre cette Serbie qui redevient une grande nation du basket. On sait que ça va être très difficile. Mais moi, je ne rêve que d’une chose, c’est de jouer les Américains dimanche. Si on fait ça, on pourra dire que ça sera fort.

la rédaction avec Nicolas Jamain à Madrid