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Coupe du monde de basket: l'exploit des Bleus contre les Etats-Unis en quart

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L’équipe de France de basket a réussi ce mercredi une performance monumentale en battant les Etats-Unis en quart de finale de la Coupe du monde (89-79). Une victoire historique, décrochée grâce à quelques individualités et surtout un collectif à toute épreuve.

Trente-trois ans. Trente-trois ans que les Bleus n’avaient pas réalisé un tel exploit. Alors certes, ce n’était pas la Dream Team en face, loin de là, mais ce n’était pas non plus une équipe universitaire. Non, même avec des "seconds couteaux", les Etats-Unis, la nation dominante dans le basket planétaire, l’équipe invaincue depuis treize années en compétition officielle, faisait figure d’ogre dans cette Coupe du monde. Cinq victoires sur les cinq premiers matches, 437 points marqués… Mais ça, c’était avant de croiser le chemin de la France.

Car ce mercredi, alors qu’elle était donnée perdante sur le papier (et notamment côté américain), la bande de Vincent Collet a bien dominé le Team USA en quart de finale du Mondial (89-79), et, il faut le dire, s'est imposée plutôt logiquement. S’ils se sont fait peur dans le troisième quart, avec un 27-18 encaissé qui a temporairement permis aux Américains de repasser en tête, les Bleus ont dominé les trois autres. Il y avait 45-39 à la pause (+6), et Batum et les siens ont fini les dix dernières minutes sur un 26-13, éteignant les espoirs adverses à grands coups de lancers réussis et de pression défensive.

"On ne pouvait pas faire un match d'attaque, ce n'est pas nous. Non, il fallait défendre."

"Depuis le début de la compétition on dit qu’on est venus pour gagner, a rappelé un Evan Fournier victorieux au micro de Canal+. On a bien défendu, on s’est battus comme des chiens, et c’est pour ça qu’on a gagné. Le fait qu’on perde contre l’Australie (100-98, dernier match de poule) en ne jouant pas notre basket nous a servi. On ne pouvait pas faire un match d’attaque, ce n’est pas nous. Non, il nous fallait défendre." Une analyse partagée par Frank Ntilikina à chaud: "C’est beaucoup d’émotions, a reconnu le meneur tricolore des Knicks. Les USA ou qui que ce soit d’autre en face, on voulait se racheter après l’Australie. Comme l’a dit Evan, on a été des chiens."

Des chiens solidaires, appliqués comme jamais dans les tâches défensives, à l’image d’un Gobert taille patron, mais des joueurs efficaces, aussi. Si l’arrière américain Donovan Mitchell a fini meilleur scoreur du match (29 pts), les Bleus ont été globalement plus adroits (53% au tir, contre 44% chez les USA) et ont pu compter sur un gros trio Fournier (22 pts, dont 4/8 à 3 pts), Gobert (21 pts), De Colo (18 pts) pour faire la différence, et offrir ainsi à la France la quatrième victoire de son histoire face au monstre américain.

Et maintenant? Et maintenant, les Bleus veulent le titre, et ne s’en cachent pas. Le tableau, dégagé après l’élimination de la Serbie, offre le droit d’y croire. La confiance emmagasinée aussi. "En 2014 on a fait une énorme erreur en se relâchant après le match contre l’Espagne, on ne peut pas recommencer à faire pareil, on ne va pas recommencer", promet Fournier. "Maintenant ce n’est pas fini, il faut être fort mentalement, on veut aller au bout, annonce de son côté Ntilikina. On a un groupe qui est très soudé. On va être à 100% à chaque match, et on va tout faire pour gagner la compétition." Rendez-vous vendredi en demie, face à l’Argentine (14h).

Clément Chaillou