Coupe de France basket: l’Elan Béarnais à l'heure américaine

Pau-Lacq-Orthez. - Iconsport
Depuis un an, l’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez évolue sous pavillon américain. Racheté par le fond d’investissement Counterpointe Sports Group, le club neuf fois champions de France change sans oublier son histoire. 15 ans après sa dernière finale remportée (contre Nanterre en 2007), Pau-Lacq-Orthez défie Strasbourg à 17h30 à l’Accor Arena pour remporter la Coupe de France. Le Président de l’Elan Béarnais David Bonnemason-Carrere, arrivé lui aussi il y a un an, fait le point sur les changements dans le club et sur l’arrivée prochaine de tokens, des jetons numériques qui permettront d’acheter une part du club.
Président, il s’est passé beaucoup de chose en un an pour l’Elan ?
Il ne faut pas oublier l’année dernière. On était dans une situation très critique à la même période. On se battait pour ne pas descendre en Pro B. En un an, on est actuellement sixième du championnat et on a ce titre à aller chercher.
Un titre est déjà un point d’étape important pour le projet du club...
Cela participe à l’évolution du club. On ne va pas cracher sur ce titre mais il faut remettre en perspective où on était il y a un an. Le rachat par les Américains a permis de faire évoluer ce club. On est à l’instant T, sur notre feuille de route. Cette finale est importante mais le championnat l’est tout autant avec les playoffs qui se profilent. On a un groupe de joueurs qui a été très sollicité en avril avec des échéances très rapprochées.
Les investisseurs ont-ils bouleversé le club?
Aujourd’hui, il y a une structuration qui s’est mise en place dans le club depuis un an avec un nombre plus important de salariés, une structuration du centre de formation, également sur la partie sportive. Il y a derrière tout le projet qui va se décliner autour du Palais des Sports avec des investissements immobiliers qui sont prévus. Il y a la notion sportive qui est importante dans ce projet. Il y a aussi la notion financière avec l’émission des tokens, qui est une action digitalisée.
Ces tokens vendus 450 euros pour 500 jetons le 22 avril prochain, est-ce un système comparable à celui des socios comme il y a au FC Barcelone par exemple?
Cela n’a strictement rien à voir, juridiquement et financièrement. On parle bien d’une action de propriété qui va être détenu par des fans indirectement via une société américaine de droit américain sur le club. On est très loin de la notion de socios.
Quel est l’objectif?
C’est démocratiser la propriété d’un club. On a beaucoup de gens qui sont propriétaires de club et qui ne peuvent pas sortir de l’actionnariat. Aujourd’hui, on est dans un marché fermé. La perspective des tokens va permettre aux fans d’une part de pouvoir acheter ces tokens mais ensuite de les revendre à leur guise sur un marché dédié. Il y a cette notion d’évolution qui est importante. Cela va permettre, si c’est un succès et c’est ce que j’espère, d’être dupliqué sur plusieurs clubs en France et en Europe. Le modèle économique des clubs change. On cherche tous à évoluer, à réfléchir à d’autres modes de sponsoring, de marketing, les subventions des collectivités qui sont de moins en moins importantes. Il fallait impérativement réfléchir à un schéma. L’émission des tokens et ce que propose le groupe américain Counterpointe Sports Group est novateur. Cela a le mérite d’exister et d’être présenté. Je crois fermement que cela sera une réussite.
L’identité et l’histoire de l’Elan Béarnais sont très fortes. Un hommage a été rendu à Pierre Seillant, le président emblématique. Ne pas rompre avec le passé, c'est important?
Comme on dit, le futur se construit avec le passé. Il est hors de question en tant que Président et Palois d’oublier ce qu’il s’est passé. C’est un héritage important. Pierre Seillant a été le fondateur. Maintenant vous pouvez faire évoluer un club en maintenant les valeurs. Il faut impérativement faire évoluer le club. Vous avez des clubs qui n’ont pas évolué et qui sont morts. On peut maintenir les valeurs de l’Élan Béarnais qui ont fait la gloire du club dans les années 2000. A titre de comparaison, les Girondins de Bordeaux ont la nostalgie du passé, les matchs avec Zidane, match contre le Milan AC mais pour autant aujourd’hui, Il faut évoluer, on est dans un monde évolutif, le monde économique a changé. Dans le foot, il y a des clubs en bourse. Il faut prendre en compte tout ça. Ce n’est pas parce que vous évoluez avec des personnes différentes qui ne sont pas du cru que cela va changer la philosophie du club.