Eurocoupe : les 57 travaux de Strasbourg

Rodrigue Beaubois au tir lors de la finale aller contre Galatasaray - AFP
Cinquante-sept matches déjà dans le rétroviseur. Et encore seize rencontres potentielles dans le viseur. Finaliste de l’Eurocoupe (match retour ce mercredi soir à Istanbul après la victoire 66-62 à l’aller contre Galatasaray) et en route pour les playoffs de Pro A, Strasbourg poursuit sa saison marathon. Un calendrier ultra dense qui va faire de la SIG l’équipe affichant le plus grand nombre de matches dans l’ensemble des sports collectifs français cette saison.
Déjà devant le PSG
Si les hockeyeurs de Rouen trônent pour l’instant au sommet de cette pyramide des infatigables avec 64 rencontres au compteur (mais une saison déjà terminée), les hommes de Vincent Collet s’en rapprochent à grands pas avec un total provisoire de 57 matches, trois longueurs devant les footballeurs du PSG.
S’ils vont enfin chercher ce titre national qui leur échappe depuis trois ans avec… trois défaites de suite en finale, et s’ils poussent chaque série de playoffs jusqu’au match décisif, les Alsaciens termineront la saison avec 73 matches dans les jambes !
24 rencontres européennes en sept mois
De quoi se rapprocher des standards NBA – 82 rencontres en saison régulière, 28 au maximum en phase finale – malgré des conditions de transport très éloignées du confort dans lequel baignent les franchises de la grande ligue US. Des voyages qui ne se sont pas limités à la France.
Engagée en Euroligue puis en Eurocoupe, pour un total de 24 rencontres en sept mois, la SIG a traversé le continent en long, en large et en travers avec notamment trois déplacements en Russie, un en Israël et un aux îles Canaries. Le tout, sauf très rares exceptions, sur des lignes aériennes régulières. Et sans oublier cette finale européenne en deux manches, dont le retour dans « l’enfer » d’Istanbul, matches à part qui « bouffent » forcément plus d’énergie sur les plans physiques comme mental.
Une âme de voyageurs
Alors, Strasbourg peut-il tenir le choc ? Le surplus d’activité va-t-il jouer des tours à la SIG (au complet et sans blessé avant la finale retour) en fin de championnat ? « On fait en sorte de récupérer au mieux et on a l’effectif pour gérer toutes ces échéances même si l’accumulation des matches se fait forcément sentir », confirme l’expérimenté (37 ans) Américain Louis Campbell. Une certitude : ces 57 travaux basketballistiques ont forgé une âme de voyageurs aux Alsaciens. Les cinq victoires (sur six matches) à l’extérieur en Eurocoupe peuvent en témoigner.
Avant la finale aller contre Galatasaray, Vincent Collet avait même joué sur cette statistique en convoquant ses joueurs la veille de la rencontre dans un hôtel de la périphérie strasbourgeoise. « On va vivre pendant plus de 24 heures comme à l’extérieur, sans l’inconvénient du déplacement, pour se donner toutes les chances », s’amusait l’entraîneur de la SIG et de l’équipe de France. Reste à savoir si cette sérénité loin de leurs bases permettra aux Strasbourgeois de résister à la bouillante ambiance de l’Abdi Ipekçi Arena pour aller décrocher la timbale européenne et la première C2 du basket français depuis Limoges en 1988.