"Je passais six heures à la salle tous les jours": la hargne de Lessort, de retour pour le Final Four d'Euroligue cinq mois après son effroyable blessure

Au moment de le voir prendre son envol pour claquer un dunk, ce jeudi soir lors d’une session d’entraînement du Panathinaïkos à l'Etihad Arena, certains journalistes présents au bord du parquet ont semblé retenir leur souffle, presque étonnés de voir le colosse français s’envoler de la sorte.
Tout juste cinq mois après sa glaçante fracture du péroné, le 19 décembre lors d’un match contre Vitoria, Mathias Lessort a bel et bien retrouvé tous ses moyens. Déclarer apte à jouer, il va renouer avec la compétition ce week-end à l’occasion du Final 4 d’Euroleague à Abu Dhabi. À la veille de la demi-finale entre le Panathinaïkos et Fenerbahçe, ce vendredi 23 mai (17h, heure française), le vice-champion olympique s’est confié aux médias présents dans la capitale des Émirats Arabes Unis.
Mathias Lessort, comment vous sentez-vous, êtes-vous prêts?
J’espère que je le suis! On verra demain. Je me sens bien. Je dois contrôler mes émotions et être prêt à aider l’équipe, rien de plus.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être de retour et d’être en position de jouer au Final 4?
Ça fait du bien. Ça fait longtemps que j'attends ce moment-là. Des mecs se sont battus pendant que je n’étais pas là pour arriver à ce niveau-là, donc il faut respecter le travail qu’ils ont fait. Je suis juste là pour les aider.
Au niveau du rythme, vous êtes prêts pour l’intensité d’un Final 4?
Ça fait cinq mois que je n'ai pas joué, je ne sais même pas ce qu'est l'intensité d'un match (rire). Enfin, je sais, mais ça fait un petit moment. C’est demain qu’on verra l’intensité du terrain. Je peux dire que je suis prêt ou que je ne suis pas prêt, mais ce qui va compter, c’est demain quand je vais rentrer.
Vous évoquiez la nécessité de "gérer vos émotions". Cette présence ici est un peu inespérée?
Non, j’ai travaillé comme un chien pendant cinq mois pour être là. Pendant trois mois et demi ou quatre mois, je passais presque six heures à la salle tous les jours pour essayer de revenir. C’est aussi beaucoup de travail et j’espère que ça va porter ses fruits demain. Si je n’y avais pas cru, je ne serais pas là. J’ai tout fait pour essayer d’être là le plus rapidement possible et dans la meilleure forme possible.
Vous allez peut-être retrouver Evan Fournier dans le camp d’en face. C’est spécial de croiser un collège vice-champion olympique avec l’équipe de France?
Evan, ce n’est pas sûr encore (rire). Je suis content pour lui qu'il soit là, il dit qu'il s'éclate et que ça fait longtemps qu'il ne s’est pas amusé sur un terrain comme ça, donc ça fait plaisir pour lui. C'est un grand joueur et il le montre à chaque fois qu’il rentre sur le terrain. J’espère une finale contre lui, mais en face il y a Monaco et beaucoup de mecs avec qui je suis amis. Dans tous les cas, ça sera une bonne finale.
Si vous deviez choisir, vous avez une préférence entre affronter l’Olympiacos d’Evan Fournier et Monaco?
Le match le plus important est demain (vendredi). Après, on verra contre qui on joue. Avant de penser à l'Olympiakos ou Monaco, il faut penser à Fenerbahçe, c’est le match qui compte.
Vous avez pu vous croiser avec Evan depuis votre arrivée à Abu Dhabi?
Oui, on s’est croisé à l'aéroport à Athènes et quelques fois à l’hôtel. On s’est croisés pas mal de fois.
Vous êtes un peu deux revenants, vous de blessure et lui qui est de retour au sommet après quelques années galères en NBA. Vous avez parlé de ça avec lui?
Non on n’a pas parlé de ça (sourire). On a beaucoup de choses à se dire, je le connais depuis longtemps, on est très proches, comme avec Mous’ (Moustapha Fall, pivot de l'Olympiacos). C’est un plaisir d’être là avec eux et de voir autant de Français, même par rapport avec Monaco. C’est une bonne chose de représenter la France au Final 4.