Le président de Blois, encore privé de montée, allume la Ligue de basket

Paul Seignolle charge la LNB - Icon Sport
Paul Seignolle est un homme en colère. Le président de l'ADA Blois a violemment chargé la Ligue nationale de basket dans un entretien accordé ce jeudi au journal La Nouvelle République. Au lendemain de l'annonce d'une saison blanche en Jeep Elite, le président du leader de Pro B a regretté de voir son équipe privée de la promotion, en marge de l'épidémie de coronavirus. En 2018, Blois avait déjà été privé de la montée en Jeep Elite pour des raisons administratives.
Des trahisons en pagaille lors du vote
En tête du classement de deuxième division avant l'interruption, le dirigeant blésois a vainement milité pour l'instauration d'une montée et d'une relégation. Après un vote des clubs, la LNB a finalement acté l'annulation de la saison. Un scrutin marqué selon Paul Seignolle par plusieurs pressions envers certains patrons de clubs.
"J’ai pu m’apercevoir que dans le monde du basket, un certain nombre de personnes sont capables de retourner leur veste sans même défaire les boutons, a lâché le président de l'ADA Blois. On a assisté à des choses extraordinaires. Certains sont prêts à tout parce qu’ils ont subi des pressions, ou qu’ils ont menti. [...] Tout ça, ça pue. Je ne sais pas être comme ça. Mais ce jeudi, j’ai pu me regarder dans la glace. Alain Béral et Jean-Pierre Siutat sont de fins tacticiens, ils ont réussi à retourner des clubs de Jeep Élite, peut-être en leur promettant des coupes d’Europe."
Seignolle a subi des pressions par téléphone
Privé d'une montée qui lui tendait les bras, le dirigeant a également exprimé sa surprise concernant les qualifiés en Coupe d'Europe. Dixième et malgré une saison décevante en Jeep Elite, Strasbourg jouera quand même la Champion's League en 2020-21, une situation aberrante selon le dirigeant de Blois. Mais ce n'est pas tout, Paul Seignolle a affirmé avoir reçu des menaces téléphoniques lui intimant de ne pas trop prendre la parole avant le vote de la LNB.
"Il y a une quinzaine de jours, on m’a appelé en me disant : «Président Seignolle, ce serait bien que vous vous n’exprimiez pas trop sur les votes, pour l’avenir de votre club.» C’est la deuxième fois que je subis ce genre de pressions, a poursuivi le Blésois. Je ne vous dirai pas d’où ça vient, mais ce sont des personnes qui ont évolué dans le monde sportif. C’était peut-être bienveillant à mon égard mais ce n’est pas sain."
"Déplacé" de déposer un recours
Profondément déçu de l'évolution et du comportement de certaines personnes lors de cette fin de saison si particulière, Paul Seignolle a confirmé son intention de démissionner de son poste de vice-président de l'Union des Clubs Professionnels de Basket (UCPB), vérolée par la "Ligue nationale de la bidouille" et a précisé qu'il ne ferait pas appel à la justice pour contester la décision de la LNB.
"Il n’y aura pas de recours contre la décision. Ce serait déplacé dans le contexte actuel, moi-même ayant été touché par le Covid-19. Et je pense qu’ils n’attendent que ça, donc je ne vais pas leur donner ce plaisir, a conclu le président de l'ADA Blois. J'espère juste que la saison prochaine, si nous sommes champions, la LNB ne trouve pas un autre moyen de nous empêcher de monter...Peut-être parce que le président a des cravates violette et que ça n'est pas dans les statuts!"
Trop c'est trop et Paul Seignolle espère désormais voir la parole se libérer au sein du basket français.