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Chamberlain, l’homme à femmes devenu père… 16 ans après sa mort

Wilt Chamberlain

Wilt Chamberlain - AFP

Décédé en 1999, le légendaire pivot Wilt Chamberlain – qui détient toujours le record de points dans un match NBA avec 100 – s’était vanté d’avoir « couché avec 20 000 femmes ». Un passé romancé qui le rattrape avec la révélation par Sports Illustrated de l’identité de son fils illégitime.

Le visuel n’a rien de classique pour un magazine sportif. En couverture du dernier numéro de Sports Illustrated, un homme au visage flou qui tient une célébrissime photo en main. Celle de Wilt Chamberlain, l’une des plus grandes légendes de l’histoire de la NBA, qui pose avec un « 100 » écrit sur un papier pour célébrer son match à 100 points (record de la ligue) en 1962. Par-dessus, un texte : « Aaron Levi voulait savoir qui il était et d’où il venait. (…) Il a appris que son père biologique était l’un des joueurs qui ont le plus transformé le jeu dans l’histoire du basket professionnel et l’un des athlètes les plus transcendants du 20e siècle. » Mort d’une crise cardiaque en octobre 1999, à 63 ans, Wilt Chamberlain n’a officiellement jamais eu d’enfant. Pour l’officieux, il suffit d’écouter le témoignage de Levi, enfant métisse adopté à ses six mois.

Après de longues recherches, Aaron Levi a fait une découverte fracassante : cet artiste digital de San Francisco est bien le fils illégitime du grand Wilt. Son histoire, racontée à Gary M. Pomerantz (auteur du livre Wilt, 1962 sur son match à 100 points) pour Sports Illustrated, permet surtout de rappeler l’autre face de Chamberlain, l’homme aux… 50,4 points de moyenne par match (!) en 1961-62. Celle d’un homme à femmes. Plus que ça, même. En 1991, dans ses mémoires titrées A view from above (Une vue du dessus), celui qui a passé 14 saisons en NBA – sept fois meilleur marqueur, onze fois meilleur rebondeur, deux titres de champion, 4 titres de MVP, 13 sélections au All-Star Game – se vantait d’avoir « couché avec 20 000 femmes », ce qui correspondait alors à « une moyenne de 1,2 par jour depuis mes 15 ans ». Une affirmation dont l’intéressé avait fini par s’amuser lui-même, une ancienne conquête affirmant l’avoir entendu lui dire : « Entre amis, qu’est-ce que ça fait de rajouter un zéro ? »

« La blonde assise sous le panier, va récupérer son numéro pour moi »

Mais une affirmation qui dresse aussi une partie du portrait de l’ancien joueur de Philadelphie et Los Angeles. Au sommet de sa gloire, alors copropriétaire du nightclub Big Wilt’s Smalls Paradise à Harlem, Chamberlain ne perd pas une occasion d’une séance de bête à deux dos. Chaque fois qu’une femme retenait son attention, le garçon envoyait un émissaire lui faire part de son intérêt. La légende évoque même un match à Philadelphie où le pivot avait adressé une demande bien particulière à un dirigeant du club installé à la table de marque : « La blonde assise sous le panier, va récupérer son numéro pour moi ».

Victime du complexe de Goliath, un besoin de prouver sa grandeur sur tous les plans (il a raconté un jour avoir tué un lion des montagnes à mains nues !), Wilt ne connaît aucune limite. Il racontera ainsi une fête d’anniversaire à laquelle il avait assisté avec 15 femmes à San Francisco : « A part une, je les ai toutes eues avant le lever du soleil ». Les anecdotes pullulent. Et la conception d’Aaron Levi rentre elle aussi dans la légende. Sa mère biologique, qui lui a confirmé l’identité de son géniteur, évoque une rencontre dans un club de jazz de San Francisco. Puis une soirée trop arrosée terminée dans l’appartement de Chamberlain. Où elle ne se réveillera pas, ramenée chez elle pendant son sommeil par son preux chevalier. « Il s’assurait de ne pas avoir à la gérer par la suite, estime Lynda Huey, thérapeute aquatique qui s’est occupée de Wilt et avec qui elle a partagé une longue relation amoureuse puis amicale. C’était le roi pour s’esquiver. Et il mentait beaucoup aux femmes. » Aux medias aussi. Il y a quelques années, Chamberlain avait affirmé à Sports Illustrated : « Il n’y aura jamais de petits Wilt ». L’homme en couverture du même magazine en mars 2015 raconte une autre histoire.

La couverture du dernier Sports Illustrated
La couverture du dernier Sports Illustrated © DR
Alexandre Herbinet