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Kobe Bryant à la retraite : les 10 sommets de son incroyable carrière

Kobe Bryant après son 5e et dernier titre NBA en 2010

Kobe Bryant après son 5e et dernier titre NBA en 2010 - AFP

Légende vivante des Los Angeles Lakers, Kobe Bryant a tiré sa révérence sur une carrière NBA longue de 20 saisons et cinq titres mercredi  après un ultime show (60 points !!!) face aux Utah Jazz. L’occasion de revenir sur les 10 moments les plus marquants de son inoubliable passage dans la grande ligue US.

1996 : la draft à 17 ans

Né à Philadelphie (Pennsylvanie) puis élevé en Italie une partie de sa jeunesse, Kobe Bryant – qui doit son prénom au fameux bœuf japonais – a commencé le basket à trois ans et va exploser dans l’équipe du lycée Lower Merion d’Ardmore, dans la banlieue de Philadelphie. Avec 2883 points en quatre saisons (record de la région) et le premier titre d’Etat de son école depuis… 53 ans, le futur Laker tape dans l’œil des recruteurs NBA.

A l’issue d’une dernière saison bouclée à 30,8 points, 12 rebonds, 6,5 passes décisives, 4 interceptions et 3,8 contres de moyenne, il est élu plusieurs fois « joueur lycéen de l’année » et zappe l’université pour se présenter à la draft NBA. A 17 ans, Kobe est sélectionné par les Charlotte Hornets au 13e rang. Un choix décidé par les Los Angeles Lakers (dont il est fan depuis l’enfance) qui s’étaient mis d’accord avec les Hornets pour un échange contre Vlade Divac. La carrière NBA de Bryant est lancée. 

1997 : un concours de dunks pour exploser à la face du monde

Talent énorme, Kobe Bryant doit se contenter d’un temps de jeu limité pour ses débuts NBA. Ce qui ne l’empêche pas de devenir le plus jeune joueur de l’histoire de la ligue (18 ans et 72 jours, record depuis battu par Jermaine O’Neal et Andrew Bynum) et le plus jeune à débuter une rencontre NBA dans le cinq majeur (18 ans et 158 jours). Son explosion à la face du monde a lieu en février 1997. A Cleveland, le Laker remporte le concours de dunks du All-Star Game avec un smash effectué après avoir fait passer le cuir entre ses jambes en l’air, performance rare à l’époque. Sa belle histoire d’amour avec le All-Star Game ne fait que commencer.

1998 : le plus jeune titulaire au All-Star Game

Avec plus de temps de jeu et des meilleures statistiques, dont la meilleure moyenne de points pour un remplaçant (15,4 par match), la deuxième saison de Kobe avec les Lakers voit les fans le sélectionner dans le cinq majeur du All-Star Game à 19 ans. Une performance inédite et pour l’instant jamais égalée puisque Bryant reste le seul joueur à avoir débuté un match des étoiles avant son vingtième anniversaire. Pour cette première, il croise même la route d'un certain Michael Jordan pour un duel entre le présent et l'avenir du basket.

Si l’édition 1999 n’a pas eu lieu pour cause de lockout sur la ligue, le Laker sera sélectionné pour le All-Star à 17 autres reprises de 2000 à 2016. Seul Kareem Abdul-Jabbar a fait mieux avec 19 sélections. En raison des blessures, Bryant ne jouera le match que 15 fois (18 pour Abdul-Jabbar) et manquera les éditions 2010, 2014 et 2015. Elu meilleur joueur de la rencontre à quatre reprises (2002, 2007, 2009 et 2011), Kobe est le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de ces matches de gala avec 290 points, une unité derrière les 291 de LeBron James. Il en est également le meilleur intercepteur (38). Et dans une statistique qui lui va bien, personne n’a plus pris de tirs que lui dans des All-Star Game (238).

2000 : premier titre avec les Lakers

Débarqué chez les Lakers à l’été 1996, Shaquille O’Neal avait rendu l’espoir de titre à la franchise californienne. L’arrivée sur le banc de Phil Jackson, ancien gourou des Chicago Bulls de Michael Jordan, va le matérialiser. Sous Jackson et son attaque en triangle, le duo Kobe-Shaq écrase tout sur son passage.

Deuxième option offensive derrière O’Neal, Bryant signe tout de même de nombreuses performances de très haut niveau sur la route du titre, à l’image de ses 25 points, 11 rebonds, 7 passes décisives et 4 contres dans le décisif match 7 de la finale de la Conférence Ouest contre Portland. Blessé pendant le match 2 de la finale contre les Indiana Pacers, Kobe revient lors de la quatrième rencontre et va chercher son premier titre NBA. Le premier sacre des Lakers depuis 1988 et l’époque de Magic Johnson.

2001 : le doublé avec LA

Avec 28,5 points de moyenne en saison régulière, soit six de plus que lors de l’exercice 1999-2000, Kobe commence à prendre de plus en plus les clés du jeu des Lakers. Suffisant pour entraîner les premières tensions publiques avec Shaq. Perturbé, le duo ne porte la franchise qu’à 56 victoires en saison régulière, 11 de moins que l’année d’avant.

Mais LA va marcher sur les playoffs avec un 15-1 qui leur permet d’écarter Portland, Sacramento et San Antonio 4-0 à chaque fois avant de s’imposer sans trop trembler en finale contre Philadelphie (4-1). Des playoffs où Bryant a fait monter sa moyenne à 29,4 points, 7,3 rebonds et 6,1 passes décisives de moyenne par match. Grand prince, O’Neal y va de son compliment en forme d’adoubement définitif : « Kobe est le meilleur joueur de la ligue ».

2002 : le triplé avec Shaq

Avec 46,9% de réussite, Bryant réalise en 2001-2002 sa meilleure saison en carrière sur le plan du pourcentage aux tirs. Hué à Philadelphie, sa ville natale, lors du All-Star Game malgré son titre de meilleur joueur, il affirme de plus en plus son caractère et prend un match de suspension en mars après avoir balancé un coup de poing à Reggie Miller (Indiana).

Après deux séries faciles contre Portland et San Antonio pour débuter les playoffs, les Lakers doivent batailler Sacramento en sept matches (dont le dernier à l’extérieur) pour s’extirper de la finale de la Conférence Ouest. En finale, Kobe signe 26,8 points de moyenne à 51,4% de réussite et LA écrase les New Jersey Nets 4-0. Très efficace dans les fins de match lors des deux dernières séries de playoffs, Bryant reçoit des éloges de partout. A 23 ans, il devient le plus jeune joueur de l’histoire de la NBA à remporter un troisième titre.

2006 : 81 points sur un match

Le triplé en poche, les Lakers vont connaître une période moins rose. Après une défaite contre San Antonio en 2003, la collection de stars (Bryant, O’Neal, Gary Payton, Karl Malone) réunie par LA en 2004 ne parvient pas à être sacrée, battue par le collectif des Detroit Pistons. Jackson et O’Neal partis et très critiques à son égard, Kobe prend les rênes de l’équipe mais va débuter plusieurs saisons où son talent de soliste va prendre le pas sur les ambitions collectives. Le retour de Jackson sur le banc pour la saison 2005-2006 ne va (pour l’instant) rien changer à l’affaire. Alors Kobe continue de jouer au pistolero.

Le 20 décembre 2005, il met 62 points en trois quart-temps contre Dallas, soit plus que les Mavericks sur la même période (61). Et le 22 janvier 2006, c’est avec une performance à 81 points qu’il martyrise les Toronto Raptors ! Le deuxième total de l’histoire sur un match derrière les 100 points de Wilt Chamberlain en 1962. Affamé de points, Bryant remporte ses deux seuls titres de meilleur marqueur NBA en 2006 et 2007 (35,4 et 31,6 points par match). Avec 33 583 points au compteur avant son dernier match en carrière, Kobe s’affiche au troisième rang des meilleurs marqueurs de l’histoire de la NBA derrière Kareem Abdul-Jabbar (38 387) et Karl Malone (36 928).

2009 : enfin un titre sans O’Neal

Deux ans après avoir exprimé ses envies de départ des Lakers, où certains lui reprochaient le départ d’un certain O’Neal, Kobe Bryant va enfin obtenir un sacre être dans l’ombre du Shaq. Renforcé par l’arrivée de Pau Gasol et motivé par la défaite contre les rivaux des Boston Celtics lors de la finale 2008 (exercice où il remporte le seul titre de MVP de la saison régulière de sa carrière), Kobe implique plus ses partenaires – même s’il se permet encore 61 points face aux New York Knicks, record du Madison Square Garden – et les mène au sacre après avoir écarté Utah, Houston, Dnver puis Orlando en playoffs. Avec 32,4 points, 7,4 passes décisives et 5,6 rebonds de moyenne, il remporte son premier titre de MVP d’une finale NBA. Depuis Michael Jordan, personne n’avait signé 30 points, 5 rebonds et 5 passes décisives de moyenne en finale dans une équipe titrée. Ça vous classe un champion.

2010 : cinquième et dernier sacre

De plus en plus maître dans l’art d’être décisif avec les années, Kobe Bryant va inscrire six paniers décisifs pour une victoire lors de la saison 2009-2010 ! Un exercice durant lequel il devient le plus jeune joueur à 25 000 points en carrière (31 ans et 151 jours) et qui lui permet de dépasser Jerry West comme meilleur marqueur de l’histoire des Lakers. Malgré plusieurs blessures le privant de neuf matches sur la saison, Bryant permet une nouvelle fois à LA d’atteindre la finale après avoir écarté Oklahoma City, Utah et Phoenix en playoffs.

Puis Kobe retrouve Boston pour un remake-revanche de la finale 2008. Dans un match 7 décisif, malgré un horrible 6 sur 24 aux tirs, il inscrit 23 points et prend 15 rebonds pour pousser les Lakers à remonter un retard de 13 points et à arracher la décision. En toute logique, il est encore élu MVP de la finale. Avec cinq titres, Bryant possède désormais une bague de plus que Shaquille O’Neal. « Vous savez comme je suis, je n’oublie rien. Et j’en ai un de plus que Shaq », se marre le Laker devant la presse. Avant de reconnaître que ce sacre était le plus satisfaisant de ses cinq titres NBA.

2012 : la médaille d’or olympique voit double

La relation entre Kobe Bryant et Team USA a longtemps ressemblé à une rencontre ratée. Après avoir décliné une place pour les JO 2000 en raison de son mariage, le Laker refuse également de prendre part au championnat du monde 2002 et doit renoncer aux JO 2004 en raison des accusations d’agression sexuelle à son encontre par une employée d’hôtel du Colorado. Il va enfin découvrir les Jeux en 2008, à Pékin, où il est peut-être la plus grande star des JO pour un public local friand de grosse balle orange.

Avec une équipe en quête de rédemption (les Etats-Unis n’avaient plus gagné un grand titre international depuis 2010) et brillante à tous les postes, Bryant n’a pas besoin de forcer son talent. Mais il se montrera plus qu’à son avantage en finale avec 20 points, dont 13 dans le dernier quart-temps, et 6 passes décisives pour une victoire 118-107 devant l’Espagne dans un des plus beaux matches de l’histoire du basket. Quatre ans plus tard, Kobe Bryant signe un doublé olympique avec Team USA en remportant l’or à Londres avec un tournoi à 12,1 points de moyenne (quatrième marqueur US). Un temps pressenti à Rio en 2016 après l’annonce de sa fin de carrière, il ne sera finalement pas au Brésil en août pour un troisième sacre aux JO.

Alexandre Herbinet