La fin d'une ère à San Antonio: quelle trace laissera Popovich dans l'histoire de la NBA?

Après 29 ans sur le banc des Spurs, Gregg Popovich a décidé de dire stop. Ce vendredi, l'emblématique entraîneur de San Antonio a annoncé qu'il quittait son poste de coach pour devenir "président des opérations basket", alors que l'Américain âgé de 76 ans était au repos depuis novembre dernier après un AVC. Il n'était plus apparu sur le banc depuis, laissant la place à son ancien adjoint Mitch Johnson, qui a mené l'équipe à la 13e place de la conférence Ouest.
Après quasiment trois décennies sur le banc, Pop laisse une trace immense au sein de la NBA et de sa franchise de toujours.
Un homme dévoué aux Spurs
D'abord assistant de Larry Brown chez les Jayhawks du Kansas, Gregg Popovich l'a accompagné lors de son arrivée à San Antonio en 1989, puis a continué à oeuvrer pour la franchise en tant que manager général après un bref passage chez les Warriors en tant qu'assistant de Don Nelson.
Arrivé à la tête des Spurs à la dérive en décembre 1996, alors que la franchise texane affiche un bilan inquiétant de trois victoires et 15 défaites, il décide lui-même de s'installer sur le banc à la place de Bob Hill. Si les Spurs n'avaient rien gagné avant lui, il a établi le record de victoires en NBA (1.422), conquis cinq titres (1999, 2003, 2005, 2007 et 2014) et laissé un héritage colossal, en formant des dizaines d'entraîneurs et des centaines de joueurs.
Une pléiade de stars pouponées
Au cours de ses 29 années de carrière sur le banc, Gregg Popovich aura vu et formé du beau monde, à commencer par Tim Duncan, numéro un de la draft 1997. Popovich a su tirer le meilleur de ses joueurs, tels que David Robinson, Tony Parker, Manu Ginobili, Kawhi Leonard, et plus récemment Victor Wembanyama. Il aura surtout marqué le monde du basket par ses qualités de formateur à tous les niveaux.
Un caractère unique
Tantôt drôle et brillant, souvent grincheux et sarcastique, l'entraîneur esquissait parfois un petit sourire à la fin de l'exercice qu'il détestait pourtant le plus: répondre aux journalistes.
Il se payait par exemple les costumes extravagants de sa "victime préférée", le regretté Craig Sager. Le jour où le journaliste de TNT reparut amaigri après un traitement contre le cancer, "Pop" l'enlaça et montra son vrai visage, chaleureux, humain, avant de se reprendre: "maintenant pose tes deux questions stupides".
Un palmarès XXL
Sous l'ère Popovich, les Spurs ont été d'une régularité rare, en témoigne les 22 saisons consécutives avec une qualification en playoffs actée (un record à égalité avec les Nationals de Syracuse entre 1950 et 1971) et les cinq titres NBA en six finales disputées (1999, 2003, 2005, 2007, 2014). Seule la finale 2013 lui aura échappé des mains après une défaite cruelle contre le Heat de LeBron James. Il est l'un des cinq entraîneurs à avoir remporté au moins cinq titres avec Phil Jackson (11), Red Auerbach (9), John Kundla et Pat Riley (5).
Élu trois fois coach de l'année en NBA, Popovich a également mené en parallèle la Team USA au titre mondial en 2019 et à la médaille d'or lors des Jeux olympiques de Tokyo. "Coach Pop a profondément marqué la famille Spurs et le basket", a dit en hommage le président des Spurs Peter J. Holt dans un communiqué. C'est donc sans sa légende sur le banc que San Antonio va poursuivre sa reconstruction. Même si Pop ne sera jamais très loin.