Turquie: le père d’Enes Kanter arrêté, le basketteur craint qu’il soit torturé

Le père du basketteur Enes Kanter a été arrêté à Istanbul et placé en garde à vue. La star d’OKC, connue pour ses positions anti-Erdogan, craint qu’il soit "torturé comme des milliers d’autres".

L’affaire Enes Kanter prend une nouvelle tournure ce vendredi. L’agence de presse turque pro-gouvernementale Anadolu annonce que le père du basketteur a été interpellé à son domicile à Istanbul et placé en garde à vue, dans le cadre d’une enquête à propos de Fethullah Gülen.

Enes Kanter, un ennemi aux yeux du gouvernement turc

Rappelons le contexte : Enes Kanter, pivot en NBA au Thunder d’Oklahoma, est interdit de séjour dans son pays, la Turquie (qui a annulé son passeport), parce qu’il soutient ouvertement le prédicateur Fetullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et opposant du président turc Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier accuse Gülen de diriger une "organisation terroriste" pour le renverser et lui attribue le putsch manqué du 15 juillet 2016. Kanter, très critique à l’encontre d’Erdogan, fait l’objet depuis une semaine d’un mandat d’arrêt.

Le basketteur redoute que son père soit torturé

Son père, Mehmet Kanter, a été arrêté, et ce en dépit du fait que lui-même et de nombreux membres de la famille Kanter ont renié le basketteur en raison de son soutien à Fethullah Gülen. Depuis le putsch manqué de juillet 2016 en Turquie, plus de 47 000 personnes ont été arrêtées et plus 100 000 personnes ont été limogées ou suspendues lors des purges effectuées.

Enes Kanter évitait depuis plusieurs années tout contact avec les membres de sa famille, de peur de les exposer à des représailles. Sur Twitter, il s’en est pris violemment au président Erdogan et a fait part de ses craintes : "Mon père a été arrêté par le gouvernement turc et l’Hitler de notre siècle. Il pourrait être torturé comme des milliers d’autres personnes."

A lire aussi >> NBA: la Turquie émet un mandat d’arrêt contre Enes Kanter, accusé de terrorisme

A voir aussi >> VIDEO: Kanter (OKC) interdit d'entrée en Turquie pour ses positions anti-Erdogan 

Nicolas Bamba avec AFP