Attaqué par SRAM, l’UCI défend ses mesures sur les braquets, destinées à améliorer la sécurité des coureurs

L’UCI souhaite introduire une limitation du braquet maximal dans les courses professionnelles, un protocole recommandé par SafeR – l’entité réunissant coureurs, équipes, organisateurs et fédération pour renforcer la sécurité. Le dispositif prévoit de limiter le rapport de transmission maximal à l’équivalent d’un plateau de 54 dents et d’un pignon de 11 dents, afin de réduire les vitesses extrêmes, notamment dans les descentes.
Selon l’UCI, ce test sera appliqué lors du Tour of Guangxi 2025 (14-19 octobre). L'organisation précise que le protocole de test a été adopté par le Comité Directeur lors de sa réunion des 10-12 juin et communiqué le 20 juin et 3 juillet. "L’ensemble de nos règlements techniques, y compris le protocole relatif au test de limitation du braquet maximum, sont élaborés dans l’intérêt supérieur du cyclisme, de la sécurité des athlètes et de l’équité sportive ", rappelle l’UCI.
La plainte d’un équipementier et l’ouverture de l’enquête
Le fabricant "SRAM" a déposé une plainte auprès de l’Autorité Belge de la Concurrence, estimant que la nouvelle norme fausse la concurrence dans un marché très restreint. L’Autorité a annoncé le 19 septembre 2025 l’ouverture d’une enquête sur l’adoption par l’UCI d’une norme limitant le braquet maximal.
L’UCI exprime son étonnement face à cette communication prématurée: "L'UCI s'étonne de la publication du communiqué de presse de l'Autorité belge de la Concurrence avant même que l'UCI n'ait été notifiée de la plainte". L’organisation déplore également les "inexactitudes manifestes" diffusées dans le communiqué, qui ne mentionne pas que les résultats du test détermineront la pertinence de mesures supplémentaires en 2026.
La sécurité avant tout, l’argument central de l’UCI
L’UCI insiste sur la finalité du test : renforcer la sécurité des coureurs. "Le test vise à explorer des mesures destinées à accroître la sécurité des coureurs, ce qui constitue une prérogative fondamentale de tous les organismes régissant le sport", précise l'Union Cycliste Internationale. L'organisation présidée par David Lappartient, souligne par ailleurs que le protocole ne vise aucune marque ou fournisseur en particulier mais s’applique uniformément à tous les acteurs du peloton.
L’augmentation des vitesses maximales observées ces dernières années, notamment dans les descentes, justifie selon l’UCI cette expérimentation. "La majorité des coureurs se sont exprimés en faveur de la réalisation d’un test de limitation du braquet maximum", et le CPA (l'association internationale des coureurs cyclistes professionnels) a confirmé son soutien lors du Conseil du Cyclisme Professionnel du 10 septembre.
Une ouverture au dialogue mais une fermeté juridique
Malgré la controverse, l’UCI reste ouverte au dialogue avec les équipementiers et souligne l’importance de l’innovation technologique dans le cyclisme : "L’innovation est un moteur essentiel de notre sport, mais elle doit s’inscrire dans un cadre réglementaire clair, transparent et respectueux de la sécurité des athlètes."
Cependant, l’UCI questionne les motivations de SRAM et dénonce tout ce qui pourrait nuire à l’unité des acteurs du cyclisme : "Nous nous interrogeons sur les objectifs poursuivis par SRAM lorsqu’elle s’oppose à un test visant à étudier la pertinence d’une mesure de renforcement de la sécurité."
Enfin, l’organisation insiste sur le respect du droit européen et belge : "Le droit de la concurrence n’a pas pour rôle de conduire à un nivellement par le bas des normes réglementaires et de sécurité." L’UCI confirme qu’elle continuera à collaborer avec SafeR (structure dédiée à la sécurité dans le cyclisme sur route masculin et féminin) pour améliorer la sécurité dans le cyclisme professionnel masculin et féminin