Championnats de France: "C'est la plus belle victoire de ma carrière", savoure Sénéchal après son titre

Des crevaisons au pire moment, des espoirs envolés sur chute et des coups de moins bien, aussi. Pour Florian Sénéchal, cette saison 2022 a longtemps ressemblé à une succession de galères. Jusqu’à la délivrance. Revanchard après avoir enchaîné les déceptions ces derniers mois, Sénéchal a su se montrer aussi fort que malin ce dimanche pour décrocher le maillot de champion de France, à Cholet (Maine-et-Loire).
Parti à onze kilomètres de l’arrivée avec Benjamin Thomas, le rouleur de la Quick-Step Alpha Vinyl a ensuite été rejoint par un groupe de contre composé de Warren Barguil, Anthony Turgis et Axel Zingle. Dans un sprint réduit à cinq, la victoire est donc revenue au Nordiste de 28 ans. Une belle récompense pour ce fabuleux couteau suisse, sixième de Paris-Roubaix en 2019 et vainqueur surprise d’une étape de la Vuelta 2021.
Le rôle clé d'Alaphilippe
"Je savais qu’il ne fallait pas attendre un sprint massif parce qu’Arnaud (Démare) et Bryan (Coquard) sont plus rapides que moi. Finalement, ils n’ont pas suivi et je me suis retrouvé devant. C’était le scénario idéal pour moi d’être dans un petit groupe, c’est ce que j’attendais, et puis j’étais confiant. J’aime bien ces courses longues et intenses. Le parcours me convenait bien. Ce matin, dans le bus, avec Julian (Alaphilippe) et Rémi (Cavagna) on avait cette envie de bien faire. On savait qu’il fallait attendre les deux derniers tours. J’ai fait la course que je voulais", a-t-il confié en conférence de presse.
Ce maillot bleu-blanc-rouge, il le doit autant à sa puissance qu’à son sens de la course. Et aussi un peu à Alaphilippe. Pour son grand retour à la compétition, deux mois après sa lourde chute sur Liège-Bastogne-Liège, le double champion du monde a aidé son habituel lieutenant à boucher un trou à dix kilomètres de l'arrivée dans la seule légère difficulté du circuit, la côte de la Séguinière, au moment où Cofidis s’est décidé à mettre sur orbite Benjamin Thomas.
"La course parfaite"
"Julian n’était pas à 100% mais il m’a parfaitement replacé. Il y a deux ans j’avais mis le peloton en file indienne pour Julian, il m’a renvoyé l’ascenseur aujourd’hui. On est des amis, pas des collègues. Avoir un maillot arc-en-ciel qui vous replace, ça motive", a loué le vainqueur du jour, qui était forcément début de son début de saison : abandon sur Gand-Wevelgem, 38e du Tour des Flandres, 13e de Paris-Roubaix...
"Ça a été un peu compliqué pour moi avec beaucoup de malchance, a reconnu le Cambraisien, rappelé chez Quick-Step en 2018 par Patrick Lefévère après avoir grandi du côté de Cofidis. Une fois c’était une chute, une fois une crevaison ou les jambes qui n’était pas là… Aujourd’hui c’était la course parfaite. Je suis vraiment heureux. Ça m’a souri. Vivre la Marseillaise, c’est assez émouvant, je n’avais jamais vécu ça dans ma carrière. J’ai hâte de retrouver ma famille et mes copains, d’avoir ma tenue et de rouler avec chaque jour." Ce ne sera peut-être pas le cas durant le Tour de France, sa participation étant incertaine.