Mondiaux de cyclisme: après 5 titres à Glasgow, Léauté a "envie de tout rafler" aux Jeux paralympiques 2024

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Alexandre Léauté, pas trop dur de trouver la place pour 5 maillots arc-en-ciel dans la valise?
J’ai réussi à trouver la place dans mes bagages. Je suis très heureux de ramener ces cinq maillots. C’est un très beau championnat.
De quelle course pensez-vous avoir la meilleure maîtrise?
La poursuite reste l’élément clef pour déclencher les autres résultats. Elle sera probablement le premier jour. J’ai vu à Glasgow que j’ai amélioré ma marque de six secondes. Les autres sont à peu près restés dans leurs standards. Il y a une grosse amélioration aussi pour le contre-la-montre sur route. On va essayer d’aller chercher le maximum de médailles.
Est-ce le même sentiment que lors des Mondiaux 2022 où vous avez aussi fait 5 titres mais dans deux championnats distincts?
C’est un sentiment différent. Je suis très heureux d’avoir fait ça. C’était une nouveauté de disputer les deux disciplines piste et route mélangées. Ça faisait un rappel des JO. J’avais envie de faire le grand chelem et de gagner les six titres. Sur le scratch, je termine 3e, c’est mon coéquipier Florian Chapeau qui l’emporte. Au final, je n’ai pas six maillots mais les six maillots reviennent à l’équipe de France. C’est top.
Cette petite déception va vous aiguillonner d’ici l’an prochain?
Il ne faut jamais s’endormir. Je n’ai que 22 ans. J’ai envie de tout rafler, de battre tous les records. Même si j’avais eu tous les titres, j’aurais voulu tous les défendre l’année prochaine. Je ne suis pas encore rassasié.
Avec tous ces titres, avez-vous le sentiment d’arriver à une forme de maîtrise et de contrôler les événements inattendus?
Je pense que je maîtrise oui. J’ai fait des entrainements sérieux avec mon coach Mathieu Jeanne. On a vraiment bossé dur pour que je sois fort sur le long terme. La préparation avait été optimale. C’était à moi de rester concentré pendant ces deux semaines. Ça s’est bien passé, j’ai réussi à rester focus. Le contrat est rempli.
Ces deux semaines vous ont permis de répéter certaines routines que l’on verra l’an prochain à Paris?
Ça servait de test grandeur nature avant l’année prochaine, les axes à améliorer, ce qu’on pouvait prévoir en termes de récupération les jours sans compétition. On a pu découvrir tout ça et on sait comment on va faire l’année prochaine. J’étais frais, bien physiquement. Le point clef sera d’arriver frais mentalement et physiquement pour bien aborder toutes les épreuves. Ces championnats ont été une charge mentale assez énorme. Vu que j’ai fait des médailles, ça s’est bien passé mais il faudra aussi penser à l’échec. C’est aussi à ce moment-là qu’il faudra être bien entouré pour répondre présent les jours d’après.
Quelle charge mentale?
Pas d’être attendu mais d’enchaîner les épreuves et de rester concentré. Chaque jour, je pouvais faire un nouveau maillot. Il fallait rester concentré pour être toujours performant.
Quintuple champion du monde, le public français va beaucoup attendre. Comment gérer-vous ça?
Pas de pression. Je sais ce que j’ai à faire. Si les gens veulent me soutenir ça sera avec plaisir, j’en ai besoin. Ça ne sera que de la pression positive.
Allez-vous aussi travailler sur votre matériel en vue des Jeux?
J’ai gardé mon matériel de l’année dernière. Je sais que le vélo Look a été testé chez les valides. De mon côté, j’ai fait énormément de travail, notamment en soufflerie, pour améliorer ma position aérodynamique notamment. Je ne doute pas qu’on aura le meilleur matériel.
L’équipe de France a ramené 13 titres. Depuis Tokyo en 2021, vous surfez sur une belle vague.
On est un beau collectif. On s’entend tous bien avec le handbike, garçons, filles. C’est important pour pouvoir bien performer. On est tous sur la même longueur d’ondes, on se soutient sans arrière-pensée.
Comment allez-vous organiser votre année jusqu’à Paris 2024 ?
Les Mondiaux sur piste à Rio au mois de mars. En avril et mai, des Coupes du monde sur route pour peaufiner la préparation et jauger la concurrence. Je sais que pendant les Coupes du monde, les adversaires ne montrent pas tout leur potentiel. Je l’ai appris à Tokyo en 2021. Ca me permettra de me jauger par rapport à l’adversité.