Comme Sagan, ils comptent sur le Tour des Flandres pour resurgir

Peter Sagan nage en plein doute avant le Tour des Flandres. Il n'est pas le seul. - AFP
Peter Sagan a perdu de sa superbe
Le lauréat 2016 court après ses jambes. Plutôt, il peine à retrouver sa pointe de vitesse, entamée avant même les moments charnières des grandes courses cette saison. Un handicap sérieux quand on connaît la longueur des monuments du cyclisme. Les 270 kilomètres de ce 103e Tour des Flandres ne ternira pas cette réputation d’âpreté qui convenait encore à Sagan la saison passée.
Depuis, le Slovaque (Bora) a perdu son maillot de (triple) champion du monde et n’a pas fait mieux que quatrième place à San Remo. Pire, il a semblé sans solution sur les premières classiques flandriennes, alors qu’il n’a seulement levé les bras qu'en janvier au Tour Down Under en Australie (3e étape).
32e de Gant-Wevelgem, 'Peto' a terminé loin des meilleurs lors de l’E3 Harelbeke (17e). Seulement 27e à l’arrivée à Oudenaarde l’année passée, Sagan, 32 ans, doit retrouver des sensations sur le Ronde, où une chute cruelle dans le Vieux Quaremont l'avait privé d'un doublé en 2017. Il pourra alors se tourner vers son dernier objectif flandrien, Paris-Roubaix (14 avril), qu’il a enfin remporté l’année passée.
Van Avermaet n’en fait pas une obsession mais…
Il est cité parmi les favoris du jour. Souvent placé depuis le début de saison, GVA est en très bonne condition. Vainqueur d’une étape sur le Tour de Valence en février, le Belge peine pourtant à se placer pour la victoire dans les épreuves World Tour.
La mue de son équipe (anciennement BMC devenue depuis CCC) ne l’aide pas toujours quand il s’agit d’être bien amené dans le money-time. Battu au sprint par Alaphilippe sur Tirreno-Adriatico, le champion olympique (33 ans) est sur les bases de sa saison moyenne en 2018. Mais le Tour des Flandres reste le grand objectif de celui qui a déjà remporté Paris-Roubaix en 2017.
"Je pense que je suis capable de lutter pour la victoire", a confié le cinquième de la dernière édition à l’agence Belga qui s'obstine à vouloir briller dans sa région. Les supporters locaux seront acquis à sa cause, même s’il devra désormais composer avec la concurrence du phénomène flamand, Wout Van Aert.
Gilbert doit oublier le parapet
Philippe Gilbert a réalisé l’un des plus grands coups de son illustre palmarès, il y a deux ans, sur les monts pavés du Tour des Flandres. Vainqueur au terme d’une échappée solitaire de 55 kilomètres, le Wallon de Deceuninck-Quick Step aspire à retrouver la lumière qui le fuit un peu depuis sa terrible chute sur la 17e étape du Tour de France l’été passé. Propulsé par-dessus le parapet dans la descente du Portet d’Aspet, le public avait cru au pire.
Depuis, le champion du monde 2012 remporte des courses moins prestigieuses et peine à se remettre en selle, à 36 ans. Sa forme, qu’on disait ascendante, a pris un sérieux coup après son abandon mercredi sur A travers la Flandre. Malade, il aura du mal à défendre ses chances au départ d’Anvers dimanche. Mais un champion ne meurt jamais.
Terpstra pour justifier la confiance de Direct Energie
Ses épaules sont larges. Pourtant, le Néerlandais n’a toujours pas levé les bras cette saison. Recruté à prix d’or par Direct Energie, qui a fait de sa venue un argument pour une promotion dans le World Tour, Niki Terpstra sera très attendu.
D’autant qu’il est le vainqueur sortant du Ronde. Loin du faste de la Deceuninck-Quick Step, où le Tchèque Stybar a récupéré son statut, l’expérimenté Batave pourra compter sur le soutien dévoué de la formation vendéenne. A défaut d’une nouvelle victoire, il pourra toujours se consoler avec l'invitation obtenue pour le prochain Tour de France.
Le Ronde, défi impossible pour Démare ?
Avec Adrien Petit (voire Christophe Laporte), le Picard Arnaud Démare est le plus flandrien compatible des Tricolores du peloton. Plus typé pour briller sur Paris-Roubaix, le sprinteur français peine pourtant à se défaire des 17 monts du Tour des Flandres même quand il est en forme.
Handicapé par sa pointe de vitesse (et le poids qu’elle représente dans son organisme), Démare n’a jamais fait mieux qu’une 15e place en six essais (deux abandons). Bien loin des espoirs suscités par l’acquisition de son premier monument, à San Remo, en 2016.
Mais aussi…
Le jeune Danois Mads Pedersen (Trek), deuxième sans référence antérieure à 12'' de Terpstra l'année passée, et disparu des radars depuis. Ou encore le tumultueux Gianni Moscon (Sky), hors du coup cette saison, mais cinquième d'un Paris-Roubaix à seulement 22 ans.