Cyclisme: nouvelle scène lunaire au Tour de Guadeloupe avec le recadrage musclé d'un directeur sportif en pleine course

"C'est ce qu'on appelle un recadrage." Les commentateurs de Guadeloupe la 1ère sont presque restés bouche bée ce mercredi lors de la 5e étape du Tour de la Guadeloupe devant le coup de gueule de Max Macambou, manager de l'équipe Madras Capesterre Belle-Eau.
Il faut dire que le dirigeant n'a pas mâché ses mots, devant la caméra, pour reprendre à l'ordre l'un de ses coureurs qu'il a accusé de ne pas avoir écouté ses consignes. Alors qu'un extrait a été partagé sur les réseaux sociaux, il faut remonter quelques minutes auparavant pour comprendre l'incident.
"Je l'ai dit trois fois aujourd'hui"
Aux deux tiers de la course, le peloton s'était largement aminci après plusieurs ascensions. Quatrième au général au départ de l'étape, Damien Urcel, le leader de l'équipe, a été contraint de se laisser décrocher du groupe des favoris et s'arrêter sur le bord de la route pour régler un problème de selle. Il a ensuite pu repartir - non sans les efforts du mécanicien et de son tournevis - pour essayer de regagner le groupe de tête. S'en est alors suivie une poursuite de plus de trois minutes, seul dans les voitures.
Alors même que le récent vainqueur du Tour de Martinique - tombé cette semaine - venait de réintégrer ce petit peloton, le manager Max Macambou, au volant de la voiture de son équipe, est venu à hauteur des derniers coureurs et s'en est pris à Axel Taillandier, coéquipier de Damien Urcel.
"Reste avec lui au maximum. Je l'ai dit trois fois aujourd'hui, si Damien est derrière on l'attend, a-t-il hurlé tantôt à l'extérieur et à l'intérieur du véhicule. S'il y a un problème, on le ramène! Je le dis!"
Ce à quoi le principal intéressé lui a répondu de se calmer avec un signe de la main. Ironie de la course: à l'arrivée, Axel Taillandier finira 8e, 3'30" devant Damien Urcel, 18e.
Triche et scènes comiques
Cette scène insolite est loin d'être la première situation ubuesque de ce Tour de Guadeloupe. Lors de la 2e étape, deux cyclistes néerlandais ont été exclus de la course. Ils s'étaient cachés derrière une voiture avant de réintégrer le peloton, sous les yeux des spectateurs et des commissaires.
L'organisateur avait alors annoncé d'autres exclusions pour des cyclistes qui "se sont accrochés à des voitures". "Je rappelle que le sport cyclisme est un sport qui se pratique en pédalant et en tenant son cintre, son guidon et rien d'autre", avait lancé Frédéric Théobald, patron du comité d'organisation.
Mardi, lors de la 4e étape, c'est le Français Benjamin Le Ny qui a été le malheureux protagoniste d'une scène comique. Alors qu'il était victime d'un incident mécanique, le coureur de la formation Cama CCD a dû attendre de longues secondes sur le bord de la route, sa voiture de directeur sportif étant devant le peloton.
Heureusement pour lui, un de ses coéquipiers a fait demi-tour pour venir en aide à son leader et lui donner son vélo. En réintégrant le peloton, il a tout néanmoins profité de l'aspiration des voitures, ce qui lui a valu une pénalité d'une minute et une amende de 50 francs suisses.