Cyclisme: Ratcliffe, patron d'Ineos, réclame des "actions concrètes" pour limiter les chutes

Il réclame de vraies "actions concrètes". Dans une lettre ouverte publiée ce vendredi, Jim Ratcliffe, le patron d’Ineos, interpelle l’Union cycliste internationale et hausse le ton face aux nombreuses chutes survenues depuis le début de la saison. L'effroi est monté d'un cran le 4 avril lors du terrible crash survenu sur le Tour du Pays basque qui a notamment envoyé au tapis Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel et Primoz Roglic, à trois mois du Tour de France.
L'accident, précédé par celui de Wout van Aert, dix jours plus tôt, lors de la classique belge A travers la Flandre, a remis la dangerosité et les vitesses folles de ce sport au cœur du débat. Depuis, de nombreuses voix se sont élevées pour demander à l’UCI de prendre des mesures pour réduire les chutes. C’est également le sens du message passé par Jim Ratcliffe, qui encourage le cyclisme à s’inspirer de la Formule 1.
"Il est si important d'agir"
"Lorsque Ayrton Senna a eu son accident mortel il y a 30 ans, l'instance dirigeante a entrepris de transformer les règles de sécurité de l'un des sports les plus dangereux au monde, ce qui a permis de réduire considérablement le nombre de blessures. Le contraste est saisissant avec le cyclisme où, jusqu'à présent, les instances dirigeantes n'ont apporté que très peu de changements et où les accidents graves sont monnaie courante", regrette le milliardaire britannique à la tête d’Ineos, l’une des équipes les plus puissantes du peloton mondial, du nom d’un conglomérat pétrochimique. Dans sa lettre, Ratcliffe rappelle les accidents de Vingegaard, Evenepoel et Roglic, mais aussi ceux de ses anciens coureurs Christopher Froome et Egan Bernal en 2019 et 2022.
"Les cyclistes sont toujours prêts à repousser leurs limites, car ce sont des sportifs d'élite, et c'est pourquoi il est si important d'agir. En juin, l'UCI a annoncé la création de SafeR, une entité spécialisée chargée de superviser tous les aspects de la sécurité des cyclistes. Pour la première fois, le sport disposera d'un organisme spécialisé dans la sécurité dont la seule préoccupation est de rendre le sport plus sûr, en réduisant les risques pour les coureurs et les spectateurs, tout en préservant le plaisir de la course. C'est ce que la Formule 1 a si bien fait au cours des 30 dernières années et j'espère qu'il en sera de même pour le cyclisme", appuie Ratcliffe.
S’il se "félicite" de la création de SafeR, une entité indépendante lancée l’an dernier après la mort du coureur suisse Gino Mäder, le boss d’Ineos conclut en demandant à l’UCI de passer plus concrètement à l’action. Sans aller plus loin alors que certains militent par exemple pour la limitation des braquets, l’interdiction des oreillettes ou encore la mise en place de cartons jaunes et rouges.