"J’en prenais pour rester à mon niveau": Luc Leblanc justifie son recours au dopage pendant sa carrière

Témoin lors du célèbre procès Festina, Luc Leblanc a reconnu s'être dopé lors son passage dans la formation en 1994. Invité ce lundi du Super Moscato Show sur RMC, l'ancien coureur tricolore a rappelé tout le bien que lui avait fait sa prise de parole à l'époque. S'il s'est dopé, le champion de France 1992 a eu du mal à le vivre.
"En 1999, j’ai dit ce que j’avais à dire. Ce n’est pas un scoop aujourd’hui. Les gens liront cela dans le bouquin mais j’ai dit ce que j’avais à dire en 1999 alors que je n’étais pas obligé de le faire. Pour moi cela a été une libération, a raconté celui qui sort son autobiographie, Moi, Lucho : l'important, c'est de rester vivant. Avant cela je n’avais jamais rien pris de ma vie et si j’en ai pris à un moment donné c’est que je me suis posé la question, c’est que j’ai posé la question aux médecins à l’époque."
"Je voyais certains sprinteurs devenir des potentiels vainqueurs de tours"
Luc Leblanc l'a reconnu, il a pris de l'EPO en 1994 et en particulier sur la Vuelta puis le Tour de France. En Espagne, le Français a fini sixième du classement général et meilleur grimpeur. Sur la Grande Boucle, il a échoué au pied du podium fin juillet avant de remporter le titre de champion du monde courant août, cette fois sans avoir recours au dopage selon ses mots. Une utilisation de l'EPO qui n'avait pas vocation à faire de lui une machine à tout gagner.
"J’en ai pris, oui. Je suis content et libéré aujourd’hui de l’avoir dit il y a une vingtaine d’années. En même temps, j’en prenais pour rester à mon niveau, a encore confié l'ancien coureur passé par la Castorama ou encore l'équipe Polti. Chez les sportifs de haut niveau, il y a un taux d’hématocrite, d’hémoglobine, etc. Moi je ne voulais pas dépasser ce niveau-là, je voulais rester à mon niveau. Mais comme je voyais certains sprinteurs devenir des potentiels vainqueurs de tours, eh bien voilà… Maintenant on tourne la page, cela s’est passé, et je suis content aujourd’hui de le dire. Peut-être que cela ne m’a pas fait de bien dans le milieu du vélo mais au moins j’ai la conscience tranquille et je suis bien aujourd’hui."
Et de préciser sur l'Affaire Festina et les critiques sur le monde du cyclisme: "A l’époque, le milieu du vélo a un peu pris pour tout le monde."
"Une confiance absolue en Tadej Pogacar"
Ancien dopé et désormais repenti, Luc Leblanc n'a jamais cessé de regarder le cyclisme et a livré son sentiment sur le peloton. A ses yeux, malgré les suspicions, les coureurs actuels sont plus propres.
"Moi j’ai une confiance absolue en Tadej Pogacar. Je trouve que déjà, à le regarder, il a un visage qui exprime la confiance. Et ce qu’il fait, je trouve que c’est extraordinaire, a ensuite estimé. Et le vélo, aujourd’hui, il a complètement changé à ce niveau-là. Je ne dis pas que c’est complètement réglé ou que tout est fini et tout ça… Mais bon, au niveau de la course et des coureurs, il y a beaucoup plus d’attaques qu’avant. On revient un petit peu aux années 80 ou 90. Le Tour bouge beaucoup plus. Il y a de la stratégie mais ce ne sont plus les grosses équipes comme à l’époque de la Motorola ou de l’US Postal et même INEOS. On voit que ce ne sont plus les trains d’enfer et cela attaque de beaucoup plus loin. C’est un beau vélo aujourd’hui."