"L’UCI doit faire quelque chose, sinon on va crever": le désespoir du patron d’Arkea B&B Hotels après la disparition de son équipe professionnelle

Une aventure de vingt ans stoppée de manière brutale. L’équipe Arkea-B&B Hôtels, lancée en 2005, vient de vivre son ultime saison. Emmanuel Hubert, le patron de la formation française, a annoncé la disparition de l’équipe professionnelle via un message envoyé mercredi dernier à ses employés. Après le désengagement de ses deux sponsors principaux, l’équipe cycliste qui a permis à Kevin Vauquelin de terminer 7e du Tour de France 2025, n’a pas réussi à trouver de nouveaux partenaires.
"A partir du moment où ça fait vingt ans que ça dure, c’est toujours un crève-cœur", a témoigné Emmanuel Hubert dans Bartoli Time ce dimanche sur RMC. "C’est un crève-cœur personnel pour moi mais je ne peux pas ne pas penser à mes 150 collaborateurs. On est une famille. On vit plus ensemble qu’avec nos propres familles. C’est toujours compliqué. Ce n’est jamais une situation facile mais c’est ainsi. Un contrat, on sait quand ça démarre et quand ça finit. Le but était de retrouver un, deux ou trois partenaires, et aujourd’hui, ce n’est pas le cas."
"On a un sport qui est quand même sympa en visibilité"
Après le départ d’Arkéa et de B&B Hôtels, la formation française a pourtant cru pouvoir rebondir en nouant d'autres accords.
"Ces dernières semaines ont été assez compliquées parce que c’est passé du rouge ou presque vert, et ça fait toujours mal au cœur quand on essuie du négatif", confie son dirigeant. "A un moment donné, il y a eu deux-trois prospects dans le final, et même une dizaine tout au long de l’année qui étaient très enclins au cyclisme, mais la pièce n’est jamais tombée dans le bon sens. C’est bien dommage, parce qu’aujourd’hui, on a un sport qui est quand même sympa en visibilité. Il n’y a que deux sports qui portent le nom des partenaires tout au long d’une année sportive: la voile et le cyclisme."
Après ce gros coup dur, Emmanuel Hubert appelle la fédération internationale à réagir pour éviter que d’autres équipes disparaissent dans les années à venir: "Le cyclisme pâtit aujourd’hui d’un format aussi exponentiel, avec de très grosses équipes qui nous embarquent vers d’autres cieux. Peut-être qu’à un moment donné, l’UCI doit aussi légiférer par rapport à des salary cap. Je ne sais pas dans quel format mais en tout cas, il faut faire quelque chose, sinon on va crever".