Pogacar aussi fort? "Ce n'est pas normal", reconnaît son coéquipier Juan Ayuso

Difficile de trouver une photo des deux ensemble, surtout depuis la 4e étape du Tour de France 2024 et le savon mémorable passé par João Almeida à Juan Ayuso, pépite espagnole du cyclisme mais qui se jour là rechignait à travailler pour le boss Tadej Pogacar, qui n'a pas eu besoin de ça pour aller gagner l'étape, et au final le Tour de France. Juan Ayuso, lui, avait regardé la fin de la course sur son canapé, renvoyé à la maison, officiellement pour un Covid, officieusement parce qu'il refusait de mettre son immense talent complètement au service de Pogacar.
Les frictions entre deux des plus grands (et jeunes) talents du cyclisme s'étalaient au grand jour, et depuis, les têtes pensantes de l'équpe UAE team Emirates ont bien pris soin de les aligner sur des courses différentes, car la dernière fois que les deux étaient sur la même photo, la planète vélo avait bien rigolé de la tête de Juan Ayuso.
"Pogacar a fixé les normes"
En ce début mai, alors que Tadej Pogacar commence à préparer le Tour de France après une campagne de classiques exceptionnelles, où ses attaques dévastatrices, les fesses sur la selle, ont autant asphyxiées le peloton qu'elles ont pu faire parler, Juan Ayuso, lui, va mener l'équipe UAE sur les routes du Tour d'Italie qui commence vendredi 9 mai en Albanie.
En amont, il s'est confié au magazine Wieler Revue, et les journalistes n'ont pas manqué de l'interroger sur sa relation avec Pogacar, qu'il avait bien pris soin de ne pas citer parmi les coureurs qu'il voulait battre: "Si je dis que je veux être meilleur que lui, ça va faire des histoires dans la presse. Mais bien sûr, mon rêve est de devenir le meilleur coureur du monde. De lui ressembler un jour. Mais qu'il n'y ait pas de malentendu : je ne le vois pas comme un rival. C'est lui qui a fixé les normes et les objectifs à atteindre en tant que coureur."
"C'est comme quand Messi dribblait toute l'équipe adverse, comme s'ils n'étaient pas vraiment là"
Un "malentendu" avec Pogacar né donc de ce fameux Tour de France 2024 et qu'il assure avoir dissipé avec des conversations privées avec le champion du monde slovène. "Il a compris", assure Ayuso, même si son programme de course semble plutôt signifier que Pogacar avait surtout compris que le jeune Espagnol de 22 ans ne travaillerait pas pour lui.
"C'est tout simplement le meilleur cycliste du monde et il donne l'impression que tout ce qu'il fait est facile. Parfois des amis extérieurs au monde du cyclisme me demandent si c'est normal que quelqu'un soit si fort. Non, ça n'est pas normal. Ce qu'il fait, c'est comme quand Messi dribblait toute l'équipe adverse, comme s'ils n'étaient pas vraiment là. Et dans le cyclisme, Tadej est notre Messi."