"Rien à envier aux hommes", comment la FDJ-Suez est entrée dans une nouvelle dimension

Jusqu’où ira la FDJ-Suez? Déjà sept ans qu’Evita Muzic est dans l’équipe, sept ans où "croissance" serait trop faible pour caractériser l’évolution de la team. "Quand je suis arrivée, personne n’était payé déjà", se remémore la cycliste de 25 ans. "Maintenant, c’est mon métier, les salaires grimpent, les primes ont augmenté, on peut vivre très convenablement."
La FDJ-Suez, c’est désormais 50 salariés et un effectif envié par toutes les équipes du peloton. D’autant plus depuis qu’une certaine Demi Vollering, vainqueure du Tour de France 2023 et deuxième du Tour 2024, est venue compléter le banc des leaders, déjà composé d’Evita Muzic et de Juliette Labous. "J’ai tout de suite vu la passion, l’ambition qu’ils avaient”, confie la néerlandaise. "Je vais pouvoir devenir une meilleure athlète mais aussi une meilleure personne ici, j’ai envie de marquer le sport féminin."
Trois grandes leaders dans une équipe, pas de quoi inquiéter le manager général de l’équipe. "Évidemment qu’on a des doutes. Mais on verra sur les courses. Ces doutes, ce sont les filles qui vont les lever."
Une première sur les Strade Bianche
Très attendu, le calendrier a été dévoilé. Le trio de choc sera aligné pour la première fois sur les Strade Bianche, le 8 mars. "Il ne va pas falloir paniquer si ça ne marche pas directement", prévient Stephen Delcourt. Car la saison est longue et les filles auront la possibilité de courir ensemble sur plusieurs classiques. Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra être prêt pour le départ du Tour de France à Vannes, le 26 juillet 2025, échéance que Demi Vollering a placé comme prioritaire après sa deuxième place l’an dernier, quatre secondes derrière Katarzyna Niewiadoma. "En France, les gens sont très fiers d'avoir le Tour de France car c’est une course qui leur procure beaucoup d’émotions. Moi, c'est ce que j’aime dans le sport, vivre des émotions. C’est vraiment une course qui me correspond", sourit la Néerlandaise.
Cette arrivée permet à Evita Muzic, sur qui tout reposait sur la dernière édition de la Grande Boucle (elle termine quatrième du classement général), d’avoir un peu plus de liberté. "Moi, ce que j’aime, c’est lever les bras. On va tout faire pour que Demi ait le maillot jaune mais si j’ai une carte à jouer à l’avant, remporter une étape, ce serait incroyable", explique la Franc-comtoise. Même chose pour Juliette Labous, leader unique ces dernières saisons. "Je vais pouvoir courir plus librement parce que si j’attaque et je me loupe, je sais qu’il y aura toujours du monde derrière."
Nike de retour dans le cyclisme
Qui dit recrutement exceptionnel dit partenaires qui arrivent. Et pas des moindres. Les coureuses de la FDJ-Suez sont désormais équipées par Specialized, parmi ce qui se fait de mieux en matière de cycles dans le peloton. "On n’a plus rien à envier aux hommes, les filles ont aujourd’hui la même préparation", affirme le manager général de l’équipe. "Maintenant, on reste un sport de niche. Il faut qu’on fasse du Tour de France un événement." Ceux que l’on attendait pas forcément, c’est Nike, qui fait son grand retour dans le cyclisme via la FDJ-Suez, 13 ans après avoir quitté le milieu, dégoûtés par les affaires de dopage.
Reste à savoir si la FDJ-Suez peut devenir la nouvelle SD-Worx qui sur-domine le cyclisme féminin depuis quelques années. Ce qui est sûr, c’est que ce soit chez les filles ou les garçons, cela faisait quelques années qu’une équipe française n’avait pas été si proche de gagner le Tour de France.