RMC Sport

Cyclisme: pourquoi la formation Israel-Premier Tech ne se retirera pas de la Vuelta

placeholder video
Mercredi, la formation Israel-Premier Tech a été visée par des manifestations pro-Palestine perturbant le déroulement de la 11e étape de l'épreuve. Si les organisateurs de la course souhaitent que l’équipe se retire, difficile d’imaginer la formation de Sylvan Adams ne pas terminer cette 80e édition de la Vuelta. 

Une chute, une étape neutralisée, la formation Israel-Premier Tech peut-elle abdiquer avant que la situation ne dégénère davantage? C’est ce que sous-entendait mercredi, le directeur technique de la course, Kiko Garcia: “Que l’équipe Israel se rende compte que sa présence ici ne facilite pas la sécurité de l’ensemble du peloton”, déclare t-il au micro de la radio Cadena Ser. 

  • Le syndicat des coureurs et les équipes contre un retrait

Ces propos, Pascal Chanteur, vice-président du syndicat des coureurs (CPA), ne les cautionne pas. "Si Israel-Premier Tech se retire, c’est un scandale. Ce serait la fin de l’équipe parce qu’ils ne pourront plus revenir sur d’autres courses." Une vision partagée dans les équipes. "La majorité des coureurs soutiennent leurs collègues. Une course cycliste n’est pas un lieu de revendication. La situation à Gaza est dramatique mais les coureurs n’y sont pour rien", déplore-t-on dans les formations françaises. Certains s’inquiètent même que le retrait d’Israel-Premier Tech encourage d’autres mouvements. "Les écologistes contre TotalEnergies, des protestations contre Bahreïn… le cyclisme doit être sanctuarisé par rapport à des situations politiques."

  • L’UCI soutient la formation

Si l’organisation de la course ne dispose d’aucun droit pour renvoyer une équipe, l’Union cycliste internationale, elle, pourrait l’imposer. En 2022, l’organisme avait notamment pris la décision d’exclure les équipes russes de ses courses, tant que la guerre en Ukraine n’aurait pas cessé. "L’UCI devra décider si elle doit protéger une course internationale comme la Vuelta ou plutôt une seule équipe", ajoutait Kiko Garcia dans la presse espagnole mercredi. Un appel ignoré par l’UCI qui a, à son tour, publié un communiqué rappelant sa “neutralité politique”.

  • Israel-Premier Tech n’a pas l’intention d’abdiquer

La décision revient donc à l’équipe qui ne semble pas décidée à se retirer. Malgré les protestations et insultes, visant notamment Sylvan Adams, proche de Benyamin Netanyahu, propriétaire de l’équipe et ambassadeur autoproclamé de l’Etat hébreu, un abandon n’est pas envisagé. "Israel-Premier Tech est une équipe cycliste professionnelle et en tant que telle reste déterminée à participer à la Vuelta. Toute autre alternative créerait un précédent dangereux dans le sport cycliste non seulement pour Israël–Premier Tech mais pour toutes les équipes", déclare l’équipe dans un communiqué mercredi. 


Ce jeudi, pour la 12e étape entre Laredo et Los Corrales de Buelna, nombreux étaient les manifestants pro-Palestine encore présents sur les lignes de départ et d’arrivée, sans incident à déplorer.

Maria Azé