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"Nous avons reçu des menaces de mort, nous avons peur", comment Israël-Premier Tech vit les manifestations pro-palestiniennes sur la Vuelta

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Ciblée par les massives manifestations pro-palestiniennes sur la Vuelta, l’équipe Israël-Premier Tech refuse de se retirer de la course malgré le climat hostile et menaçant qui plane sur les coureurs.

La pression, les manifestations et les menaces n’y feront rien. L’équipe Israel-Premier Tech refuse de quitter la Vuelta en dépit de l’hostilité ambiante exprimée sur les routes de la course par d’importantes manifestations pro-palestiniennes. La contestation contre l’action menée par l’Etat hébreu à Gaza est montée de plusieurs crans, mercredi à Bilbao au point de pousser les organisateurs à neutraliser la 11e étape à trois kilomètres de l’arrivée.

"De nombreuses personnes au sein de l'équipe sont également mécontentes de ce qui se passe à Gaza"

Invité de l’émission Radio Estadio Noche sur la station espagnole Onda Cero, Oscar Guerrero, directeur sportif de l’équipe, a témoigné du climat hostile dans lequel évoluent ses coureurs sur ce Tour d’Espagne. "Je le prends très mal", explique-t-il. "On subit des insultes, des attaques verbales de toutes sortes… C’est dur pour nous, mais nous sommes une équipe professionnelle et nous ne pouvons pas dire que nous partons, car la même chose pourrait nous arriver lors d’une autre course."

Il reste sur la même longueur d’ondes que ses dirigeants qui ont décidé de poursuivre la course pour ne pas créer un "dangereux précédent". "Si nous décidons de nous retirer, cela créerait un précédent pour d’autres cas, pour des raisons différentes, de protestations contre d’autres équipes", abonde-t-il. "Nous nous sommes très bien préparés pour La Vuelta et notre objectif est d’aller jusqu’au bout."

Guerrero remercie les organisateurs pour le dispositif de sécurité mis en place autour de la formation. "Nous savions que Bilbao était le point le plus chaud", explique-t-il. "J’espère que les choses se passeront beaucoup mieux à partir de maintenant." Le patron de l’équipe assure comprendre les protestations du public mais demande aux manifestants "qu’ils n’attaquent pas l’équipe". "Nous avons reçu des menaces de mort, nous avons peur", a-t-il ajouté.

Les militants protestent contre la présence de l'équipe de l'Israélo-Canadien Sylvan Adams - proche de Benyamin Netanyahu - qui veut "porter l'image" de l'État hébreu, comme il l’a déjà déclaré. Guerrero se défend, lui, que l’équipe a été créée pour redorer l'image d'Israël, puisqu'elle concourt depuis neuf ans, bien avant le début du conflit. Il assure d’ailleurs que de nombreuses personnes sont préoccupées par la situation à Gaza. "C'est irresponsable de ma part d'exprimer mon opinion sur ce qui se passe à Gaza", conclut-il. "J'ai ma façon de penser, mais ce n'est pas le moment. Je ne suis pas satisfait de ce que je vois, et de nombreuses personnes au sein de l'équipe sont également mécontentes de ce qui se passe à Gaza."

NC